STARSHIP TROOPERS (1997)

L'histoire

24e siècle. Une fédération musclée fait régner sur la Terre l'ordre et la vertu, exhortant sans relâche la jeunesse au devoir, à l'abnégation, et au sacrifice de soi. Au sein de cette jeunesse, on trouve l'athlétique Johnny Rico, sa petite amie Carmen, sa rivale Dizzy Flores , et leurs copains Carl et Ace Levy, qui a des vues sur Carmen.

 

A la fin d'une année scolaire remplie de rivalités amoureuses, tous ont pris le parti de s'engager, pour apporter leur contribution à la guerre qui oppose la Fédération aux arachnides venues des confins de la galaxie. En fonction de leurs capacités intellectuelles, certains vont se retrouver dans les services secrets, d'autres dans l'aviation, et d'autres dans l'infanterie mobile.

 

Partis la fleur au fusil, ils sont loin de se douter des multiples dangers qui les attend dans l'espace...


L'AVIS DE SF-STORY ****

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  Un Space Opera politique et un film d'action, un OVNI dans la SF américaine qui gagne en puissance au fil des années !

+ Est-ce qu'un grand studio pourrait produire aujourd'hui un film comme celui-là ? 

+  L'assaut du final du fort et sa multitude de plans à effets spéciaux.

-  Je ne vois rien de négatif!

 

En réalisant Starship Troopers, Paul Verhoeven réussit une gageure : véhiculer un message politique dans un film de guerre et d'action violent et décomplexé, tout cela dans une Amérique de la fin des années 90 aux penchants belliqueux et impérialistes.  La fausse propagande pro-militaire, les jeunes acteurs trop sages et lisses au regard des gueules cassées qui les forment, le cynisme et l'humour sont utilisés brillamment et à bon escient pour faire une satire acerbe du pouvoir colonisateur et fasciste de cette société future, finalement si proche de l'Amérique contemporaine.

 

Verhoeven embarque les spectateurs dans un Space Opera intergalactique en prenant le temps de susciter suffisamment d'empathie envers ses héros,  qui deviendront la chair à canon contre l'ennemi : Casper Van Dien, Denise Richards, Dina Meyer, Jack Busey, Michael Ironside, Patrick Muldon, Clancy Brown, Neil Patrick Harris sont tous des Ken et Barbie remarquables et attachants.

 

Bien sûr, il ne faudra pas chercher de cohérences scientifiques dans le scénario : les insectes belliqueux sont rivés sur leur planète avec une technologie peu visible mais réussissent à attaquer la Terre en la bombardant de bombes interstellaires! Là n'est pas le sujet...

 

Au final, la prouesse technique du film est sublimée dans une attaque virtuose, telle un Fort Alamo assailli de toutes parts de milliers d'insectes, qui vaut à elle seule la vision du film! Une cohorte de coléoptères devenus chars d'assaut, de mantes religieuses ou de scarabées aux piquants acérés venant assiéger le camp terrien retranché, la multitude envahit l'écran dans un maelstrom de fureur, de sang et de violence virant au jeu de massacre subversif.

 

Verhoeven dégoupille avec Starship Troopers un pamphlet satirique de nos sociétés colonisatrices et de leurs pouvoirs despotiques, un "1984" qui aurait pris les armes contre un faux ennemi sournois : son propre reflet dans le miroir.

HORS-CHAMP*

Etoiles, gardes à vous

 

Starship Troopers est né de l'association entre le producteur Jon Davison et le scénariste Ed Neumeier qui ont travaillé ensemble sur Robocop (1987), réalisé par Paul Verhoeven. Dès 1992, Davison lit le roman Étoiles, garde-à-vous ! de Robert A. Heinlein et trouve la matière à la réalisation d'un film. Il achète les droits du roman et demande au scénariste d'en tirer un synopsis, tout d'abord intitulé "Chasse aux insectes à l'Outpost Nine", qui est proposé au réalisateur. Verhoeven est d'emblée convaincu et souhaite en faire un film de guerre traité au premier degré, comme les vieux films de guerre des années 50.

 

Pourtant, le réalisateur Paul Verhoeven a admis qu'il n'avait jamais terminé le roman, affirmant avoir lu les premiers chapitres et être à la fois ennuyé et déprimé. Il a dit au scénariste Edward Neumeier de lui dire le reste et lui a déclaré : "C'est un livre (politiquement) très à droite".  Il était difficile pour lui d'adapter un roman "militariste et fascisant, voire clairement faschiste..." mais le réalisateur a étudié  le fascisme allemand et connaît parfaitement l'iconographie nazie. Le film se veut aussi une réponse à cette idéologie nazie qui a été véhiculée par des films comme "Le triomphe de la volonté" de Leni Riefnstahl, une cinéaste allemande pendant la seconde guerre mondiale.

Lors d'une interview , on a posé la question à Paul Verhoeven  - qui a grandi dans les Pays-Bas occupés par les nazis - : "Pourquoi vous faites un film fasciste de droite" ? Verhoeven a répondu la phrase qui pourrait résumer l'esprit du film : "Si je dis au monde qu'une façon fasciste de faire les choses ne fonctionne pas, personne ne m'écoutera, alors je vais créer un monde fasciste parfait, tout le monde est beau, tout le monde brille, tout a de gros canons et des bateaux de luxe, mais c'est seulement bon pour tuer des insectes !"

 

Il est à noter que beaucoup d'éléments déclarés par paul Verhoeven sont issus des commentaires en bonus de l'édition DVD. Pour cela, Le commentaire audio du DVD du réalisateur Paul Verhoeven a été l'un des premiers à être accompagné d'une clause de non-responsabilité indiquant que les opinions exprimées dans le commentaire appartiennent à l'orateur et ne reflètent pas nécessairement l'opinion du studio de cinéma. De telles clauses de non-responsabilité sont devenues courantes dans les années qui ont suivi.

Phil Tippett Studio

 

Lors de sa sortie, Starship Troopers est le film de tous les records en matière d'effets spéciaux avec plus de 500 plans comportant des trucages virtuels dont plus de 250 plans d'insectes virtuels. C'était la première fois qu'un aussi grand nombre de créatures virtuelles étaient visibles simultanément à l'écran. Rien que la scène de l'attaque du fort sur la planète des Arachnides vaut à elle seule une vision du film ! Les insectes ont été organisés selon une hiérarchie similaire à celle que l'on peut trouver dans une armée classique : de l'insecte-soldat à la larve-cerveau.

 

Le réalisateur souhaitait que les ennemis, contrairement à ceux dans le roman, soient uniquement de vrais monstres : il impose Phil Tipett, oscarisé pour Le Retour du Jedï et Jurassic Park, comme responsable de la création des créatures. Phil Tippett s'est largement inspirée de ceux qu'il avait utilisé dans le film Tremors II : Aftershocks (1996), dans lequel deux modèles de monstres avaient été créés L'un a été utilisé pour Tremors 2, et l'autre a été légèrement modifié et utilisé pour Starship Troopers. Si vous regardez bien, les insectes guerreiers du film sont pourvus de mandibules identiques à celles des graboïdes de Tremors (1990).

 

L'équipe des effets spéciaux a visionné des documentaires sur les insectes (Microcosmos?) pour s'inspirer de leurs mouvements : il parait qu'ils ne sont pas endormis! Les ondulations de la larve représentant le cerveau des insectes sont directement inspirées des mouvements d'une larve de reine d'abeille.  Phil Tippett déclarait à ce propos : "La plupart des mouvements des insectes étaient dictés par les dessins de Craig Hayes (le designer des effets visuel de Tippett Studio),  nous avons fait beaucoup d'animatique, et nous avons attribué des poids aux insectes et définit l'étendue de leurs mouvements pour arriver à un dessin d'animation, pour voir de façon réaliste comment ces êtres pouvaient se déplacer, courir et attaquer."

 

L'équipe d'animateurs 3D était composé d'une centaine de personnes. Starship Troopers détient d'ailleurs le record du plus grand nombre de plans en animation 3D dans un film.

Effets spéciaux

 

La plupart des arachnides apparaissant sur les films sont réalisé en images de synthèse, mais quelques modèles robotiques grandeur nature ont été construits. Cependant, pendant les scènes de combat, les acteurs se sont retrouvés à regarder le réalisateur Paul Verhoeven lui-même qui se tenait devant eux et sautait et criait pour susciter leurs réactions. Le réalisateur déclarait dans une interview : "les effets spéciaux ne sont efficaces que parce que vous vous souciez du destin des héros ." A cette fin, ce n'est qu'après une longue phase d'exposition et d'apprentissage que les principaux plans à effets spéciaux du film apparaissent.

 

Pour les séquences où des centaines d'insectes guerriers peuplent l'écran, il a fallu recourir à diverses astuces pour économiser du temps et du processeur. "Certains plans étaient si compliqués qu'il fallait jusqu'à 32 heures par image pour les rendre. Afin de simplifier les choses, Darby Johnston (le responsable de l'animation chez Tippett Studios)  a développé un système qui permet de rationaliser les rendus des bogues de fond qui ne sont pas au centre du plan", indiquait Phil Tippett. Nous avons utilisé une technique de "sprite", qui consiste à prendre les images d'une rotation complète de la caméra autour d'un seul insecte, et à les mettre dans une bibliothèque. Un algorithme a ensuite été créé afin de déterminer à laquelle des images de la bibliothèque il fallait accéder en fonction de la trajectoire de l'insecte et de la position de la caméra. "Cela a simplifié les choses, et cela a aussi aidé pour les temps de rendu, dans la mesure où certains des derniers plans de l'essaim n'ont pris que 18 heures par image à rendre" déclarait Tippett.

 

Les autres  EFX sont l'oeuvre de Mark Sullivan (Société Compund Eye) pour les matte painting de Fort Joe Smith et de Buenos Aires détruits, Kevin Yagher pour les maquillages et prothèses, John Richardson pour les effets pyrotechniques et Scott Squires (ILM) pour les effets spéciaux numériques lunaires.

 

En tout plus de cinq cent plans du films ont des effets spéciaux dont la moitié sont consacrés à des arachnides, soit près de 40% du budget du film! Le film obtiendra le Saturn Award des meilleurs effets spéciaux pour le travail de Scott Anderson, Alec Gillis, Phil Tippett, John Richardson, Tom Woodruff. dans la course à l'Oscar des EFX face à  Le Monde perdu : Jurassic Park et Titanic, il sera devancé par ce dernier.

Visages d'anges et gueules cassées

 

Verhoeven a réuni une pléiade de jeunes premiers, acteurs montants d'Hollywood, mais sans relief réels, traduisant ainsi le côté "soap" de la première partie du film : Caspar Van Dien, Dina Meyer (vue dans Johnny Mnemonic), Denise Richards,  avec Michael Ironside, dans le rôle du professeur nostalgique d'un passé dans les Marines.

Les relations entre les jeunes protagonistes sont les mêmes que dans les séries TV comme "Friends" accentuant le trait caricatural du film : Casper Van Dien (Rico), Dina Meyer (Flores), Denise Richards (Ibanez) et Denise Dowse (Sky Marshall Meru) avaient tous joué dans Beverly Hills 90210 (1990).

 

En opposition, la plupart des adultes en position d'autorité dans le film sont marqués physiquement : Rasczak (Michael Ironside) n'a pas de bras ; la professeur de biologie a des cicatrices sur le visage et est aveugle ; et le sergent recruteur a perdu ses deux jambes. Le réalisateur voulait en faire des symboles de l'histoire belligérante de la Fédération.

Références historiques

 

On a souvent demandé à Casper Van Dien dit pourquoi un acteur aux yeux bleus et aux cheveux blonds jouait le rôle de l'Argentin Juan Rico. Il a suggèré que son personnage était le descendant d'Allemands exilés: l'Argentine était connue pour être le pays d'exil de plusieurs criminels de guerre nazis après la Seconde Guerre mondiale... Les uniformes du film tel que celui de Neil Patrick Harris ressemblent beaucoup à ceux portés par les services de renseignements militaires SS. Le drapeau de la Fédération a un symbole qui ressemble aussi beaucoup à l'aigle impérial de l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale.

 

Dans la la salle de classe, les murs présentent les portraits de grands philosophes : Aristote, Baruch Spinoza, Friedrich Nietzsche et Hannah Arendt. Tous ces penseurs sont connus pour leur influence sur la politique et la théorie politique. Arendt a notamment travaillé sur le totalitarisme, un thème important du film.

Sous la douche

 

Le réalisateur Paul Verhoeven ainsi que les acteurs stars Dina Meyer et Casper Van Dien ont confirmé que Verhoeven et le directeur de la photographie Jost Vacano ont eux-mêmes tourné la scène de douche mixte dénudée, suite à un défi lancé par Dina Meyer. Le jour du tournage, Verhoeven avait demandé aux acteurs de faire un petit "défilé dénudé" pour qu'ils puissent se mettre à l'aise... Lorsque les acteurs ont hésité à se déshabiller, Verhoeven leur a demandé quel était le problème, ce à quoi Meyer a répondu : "Paul, si ce n'est pas un problème, pourquoi ne le fais-tu pas ?" De manière assez inattendue, Verhoeven s'est déshabillé, ainsi que Vacano. Après le choc initial , Van Dien aurait crié "Oh mon Dieu ! Dina ! Pourquoi ?") puis les acteurs ont éclaté de rire et la scène a été filmée sans problème.

 

Le film a failli être classé NC-17, film interdit aux enfants de moins de 17 ans aux Etats Unis suivant la  Motion Picture Association of America (MPAA), non pas pour cette scène mais pour une scène de 4 secondes montrant une  décapitation lors de la dernière bataille à la base de l'avant-poste. La scène a donc été coupée mais elle était visible lors d'une diffusion télé sur le réseau FX aux USA.

Buenos Aires

 

La ville de Buenos Aires a volontairement était choisie par les auteurs pour représenter une ville des USA afin de pouvoir parler librement : "Vous voyez ce ne sont pas les USA... ce n'est pas chez nous, ça ne peut pas nous arriver à nous...  mais en fait on parle bien des USA" déclarait Paul Verhoeven dans une interview, "afin de parler de certaines tendances fascistes que les USA manifestent depuis la seconde guerre mondiale" déclarait Paul Verhoeven.

 

Échec commercial

 

Au terme de son exploitation en salles, le film est juste rentable : 121 M$ de recettes mondiales pour un budget à 105M$. Sur le relatif échec commercial du film, le réalisateur s'explique lors d'une interview pour la Cinémathèque Française Commercialement, comme le film a  coûté plus de cent millions de dollars, nous devions faire un vrai film de divertissement.Malgré cela, nous avons pu y introduire une dimension politique. Séduire le public avec le divertissement, puis marquer son esprit avec le vrai sujet du film. mais d'un point de vue commercial, c'était une erreur. J'ai surestimé la capacité du public à accepter cela... C'est vraiment trop éloigné de l'état d'esprit américain."

 

A la sortie du film, le réalisateur subit les critiques de certains journalistes le trouvant "ce réalisateur et le scénariste néo-nazi". Verhoeven déclare : "D'un point de vue politique...ce n'est pas l'attaque des insectes détruisant Buenos Aires qui marque le début de la guerre mais plutôt l'installation d'une colonie de mormons sur un territoire étranger. Et ça c'est typiquement américain. Ils on tendance à faire commencer l'histoire là où ça les arrange."

 

Prémonitoire

 

A propos du récit de Starship Troopers, l’enchaînement des événements ayant conduit à la guerre ont trouvé un écho dans l'histoire américaine post 1997 et après le 11 Septembre. Le réalisateur déclare à ce sujet : "..je pense que c'était déjà présent dans l'air... nous avons inventé des choses mais nous avons été influencés par le climat médiatique des Etats-unis et du monde. On voyait déjà ce qu'il allait advenir et nous avons proposé notre vision. Je ne dirais pas que c'était prophétique, mais les artistes sont comme les antennes du peuple."

 

Lieux de tournage

 

Les scènes de la planète des insectes  (Klendathu, Tango Urilla, Planète P) ont été tournées dans les Badlands de Hell's Half Acre, dans le comté de Natrona au Wyoming (USA). Pendant le tournage dans le parc, il faisait près plus de 40°, ce qui a incité l'équipe de production à laisser les acteurs et les figurants ne porter que leurs t-shirts noirs sous l'armure, car le cache-cou et la veste étaient faits d'une combinaison épaisse en caoutchouc qui était très chaude à porter. Plusieurs personnes ont même fait des malaises et des insolations.

 

Le tournage du film a duré 6 mois du 29 Avril au 23 Octobre 1996. 

 

Vaisseaux spatiaux

 

Pour les vaisseaux spatiaux créés pour le film, le réalisateur indique : "...ils ont un design trés rude, trés carré. Ils ressemblent vraiment à des avions de combat de la seconde Guerre Mondiale. Leur design est confié à Scott E.Anderson qui pendant un an, avec les spécialistes des effets spéciaux de Sony Pictures Imageworks, Industrial Light et Magic et Boss Film, construisirent les vaisseaux servant au transport de troupes. 

 

Verhoeven sur une scène du tournage particulièrement sanglante

 

Un film gore

 

La scène de défense du fort sur la planète des arachnides contient beaucoup de références au film Zulu (1964) dans le dialogue : "Nous allons tous vers la mort!", ainsi que dans les angles de prises de vue assez similaires. A la découverte du fort dévasté par les insectes, Michael Ironside déclare "Ils ont sucé leurs cerveaux!". Il prononçait cette même phrase dans "Scanners" de David Cronenberg en 1981. Juste avant la bataille de Klendathu, le lieutenant Willy (Steven Ford) dit à ses soldats "Souvenez-vous de votre entraînement et vous en reviendrez vivant."  Ironiquement, le lieutenant Willy est le premier à se faire tuer pendant la bataille par un insecte guerrier, montrant ainsi qu'il ne se souvenait pas de son entraînement.

Scènes censurées

 

La vache qui est tuée par un Arachnide dans la publicité intégrée dans le film était bien sur entièrement numérique, masquée par un bandeau "Censure" à l'écran. Un bonus vidéo du DVD montre ce qui se passait derrière la bannière de censure : un technicien des effets spéciaux utilisant  un petit tuyau pour asperger les murs de faux sang.

 

Lors de la diffusion du film sur la télévision russe et australienne, plusieurs scène ont été modifiées et un montage différent a été utilisé pour atténuer la violence du film, ainsi que les scènes de nudité, dont celle de la douche.

 

Pou la version cinéla, le réalisateur a pourtant obtenu le director's cut des dirigeants de TriStar Pictures (filiale de Sony Pictures) qui a déjà distribué Total Recall et Basic Instinct

 

Des suites

 

Paul Verhoeven n'a jamais pu donner une suite légitime à son film, sans doute du au relatif échec commercial. Une série télévisée en animation digitale est préparée dès 1999. Elle sera co-produite par le réalisateur et composée de trente-six épisodes . Par la suite, quatre vidéo films seront réalisés :

  • Starship Troopers : Héros de la Fédération (2004), qui est réalisé par Phil Tippett et scénarisé par Edward Neumeier. Le film n'aura malheureusement pas ni l'ampleur, ni le discours sous-jacent propre au permier du nom.
  • Starship Troopers : Maraudeur (2008), réalisé et écrit par Neumeier.
  • Starship Troopers : Invasion (2012), film d'animation réalisé par Shinji Aramaki sur un scénario de Flint Dille.
  • Starship Troopers: Traitor of Mars (2017) , avec Neumeier au scénario.

 

PHOTOS

© 1997 - TriStar Pictures, Inc.

AFFICHES

Citations

 

Serment du service Fédéral FedNet : 

"Moi, étant majeur, m'engage de mon plein gré, après avoir été dûment informé et averti de la signification et des conséquences du présent serment, à m'inscrire au service fédéral pour une durée minimale de 2 ans et aussi longtemps que les besoins de la Fédération l'exigent".


GENERIQUE

Starship Troopers (Starship Troopers), Paul Verhoeven, 1998, Etats-Unis.

Réalisateur : Paul Verhoeven. Durée : 2h09

Son : DTS, SDDS, Dolby Digital, Dolby Atmos.

Format d'image : 1.85. Couleurs : Technicolor.

Scénario : Edward Neumeier, d'après la nouvelle de Robert A. Heinlein.

Sociétés de production : TriStar Pictures, Touchstone Pictures, Big Bug Pictures, Digital Image Associates.

Distribution : Gaumont Buena Vista International (GBVI) 

Producteurs : Jon Davison, Alan Marshall.

Co-producteurs : Frances Doel, Stacy Lumbrezer, Alan Marshall, Edward Neumeier, Phil Tippett.

Directeur de la photographie : Jost Vacano.

Musique : Basil Poledouris.

Image : Jost Vacano.

Montage : Mark Goldblatt, Caroline Ross.

Chef décorateur : Allan Cameron.

Création des décors : Allan Cameron.

Création des costumes : Ellen Mirojnick.

Distribution des rôles : Elaine J. Huzzar, Johanna Ray.

Direction artistique : Bruce Robert Hill, Carol Lavoie, Steven Wolff.

Décorateur de plateau : Robert Gould.

Réalisateur de seconde équipe : Vic Armstrong.

Assistant réalisateur de seconde équipe : Mathew Dunne, Jamie Marshall.

Assistant réalisteur : Gregg Goldstone, Kenneth J. Silverstein.

Effets spéciaux : Sony Imageworks , Industrial Light and Magic, Tippett Studio, Mass. Illusions, Boss Film Studios, Thunderstone.

Superviseur des effets spéciaux des créatures : Phil Tippett.

Superviseurs effets spéciaux ILM : Scott Squires.

Superviseurs effets spéciaux Boss Films : Jim Rygiel.

Interprètes : Casper Van Dien (Johnny Rico), Michael Ironside (Jean Rasczak), Dina Meyer (Dizzy Flores), Denise Richards (Carmen Ibanez), Jake Busey (Ace Levy), Neil Patrick Harris (Carl Jenkins), Clancy Brown (Sergeant Zim), Seth Gilliam (Sugar Watkins), Patrick Muldoon (Zander Barcalow), Rue McClanahan (le prof de bio), Marshall Bell (General Owen), Eric Bruskotter (Breckinridge), Matt Levin (Kitten Smith), Blake Lindsley (Katrina McIntire), Anthony Ruivivar (Shujumi), Brenda Strong (Capitaine Deladier), Dean Norris (un officier), Christopher Curry (le père de Rico), Lenore Kasdorf (la mère de Rico), Tami-Adrian George (Djana'D), Teo (Caporal Bronski), Steven Ford (Lieutenant Willy), Ungela Brockman (Caporal Birdie), Curnal Achilles Aulisio (Sergent Gillespie), Greg Travis (Correspondant du réseau TV), Bruce Gray (Sky Marshall Dienes), Denise Y. Dowse (Sky Marshall Meru)…

Date de sortie USA : 7 Novembre 1997.

Sortie française : 21 janvier 1998.

Budget (estimé)  : 105M$.

Recettes mondiales cumulées : 121M$.

 

 



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COMMENTAIRES

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VOS AVIS (4)

Florent Houde *****

 

En un sens ce pourrait être le second chapitre de Robocop. Les deux films ont le même scénariste, le même style visuel, le même sens parodique flirtant avec le grotesque. Dans les deux films il y a un sous-texte politique". Voilà résumé à merveille par Paul Verhoeven le propos de Starship troopers, un des films de science fiction les plus malins sortis dernièrement. Starship est mal aimé par les fans du genre car pas assez franchement rentre-dedans (certains n'y ont vu qu'une grosse bagarre entre insectes et humains). Les autres, intéressés par le propos politique, le trouvait soit galvaudé par le genre et ses travers ou carrément malsain et fasciste au premier degré. Car c'est bien sur ce terrain que fut attaqué principalement Verhoeven et son scénariste Ed Neumeier qui prend pour base un bouquin idéologiquement douteux de Robert Heinlein. Or le réalisateur, d'origine hollandaise, rappelle à qui veut bien l'écouter qu'il a grandi au son des bruits de bottes nazi et des maisons incendiées par les chars de la Wehrmacht. Ce n'est donc certainement pas pour faire l'apologie d'un système mais bien pour dénoncer son véhicule le plus sournois (l'image) qu'il a fait ce film.

 

Il n'y a vraiment que les américains pour ne pas voir dans les flashs d'information de la Federal Network une satire de la propagande allemande de la première guerre. C'est peut-être l'emballage qui les a tant troublés ; le fait que la forme soit si proche de leur respectable CNN et que cette fédération mondiale ressemble insidieusement au New World Order annoncé par Bush père pendant la guerre du Golfe. "Il me semble que je dis au public, au moyen des panneaux les plus lisibles qui soient, de faire attention aux images et à l'idéologie du pouvoir" affirmait dans la presse Paul Verhoeven. Il dépeint une société uniformisée et aseptisée à l'image des "héros" dont l'un finira quand même dans un costume qui n'est pas sans rappeler la sinistre gestapo.

 

Et c'est bien de ces humains dont on applaudit la victoire finale faute de pouvoir prendre le parti de l'insecte, la véritable victime du film, antagonisme belliqueux créé de toute pièce par une agression terrienne en bonne et due forme. C'est notre identité profonde qui est épinglée ici.

 

 

Si le fond n'a pas été apprécié à sa juste valeur, on ne peut qu'inviter tous les détracteurs du film à revoir Straship Troopers à sous ce jour ou bien encore sous l'angle de la référence cinéphilique. Il s'agit d'un film de genre qui rappele sans équivoque les bonnes séries B des années 50 en technicolor et qui en convoque en son sein bien d'autres : le western pour l'attaque du fort sur Tango Urilla ("fort apache" de Ford ou bien "la charge de la brigade légère" de Curtiz revendiquée par le réalisateur), le film de guerre bien sûr dans la camp d'entraînement ("full metal jacket de Kubrick), les personnages (Verhoeven dit s'être inspiré du personnage joué par James Coburn dans "les croix de fer" pour façonner le lieutenant Razcack), le film d'épouvante avec ces insectes géants ("Tarantula", "Them!") et même le documentaire propagandiste ("le triomphe de la volonté" de Leni Riefenstahl sur lequel il a des propos très justes "certains diront que ce film avait un but dégueulasse mais quand même il est vraiment beau et inspiré ; certes mais sa beauté servait justement des buts dégueulasses". C'est justement de ce piège que Verhoeven nous met en garde. On peut être séduit bien de bien belles images pour finir par répondre à l'appel comme les troopers sacrifiés et s'en mordre ce qui nous reste de doigts.


Xoco*****

 

Starship Troopers est sans aucun doute un des meilleurs films de SF de tous les temps, LE meilleur en ce qui me concerne. Les effets spéciaux sont ahurissants et les acteurs sont excellents (Michael Ironside me fait vraiment trop rire tellement il cartonne dans ce film). L'idée d'une guerre contre les insectes géants est géniale. Quant à Verhoeven, il confirme avec Starship son monument précédent qu'est Robocop. En effet ces deux films sont dans la même lignée, massacrant tous les deux la société américaine par une critique tout simplement magistrale, incroyablement crue et tellement intelligente (les pubs et le journal dans Robocop, les infos du Feceral network dans Starship, entre autres).

 

Ce qui est grave c'est la réaction de certaines personnes ou des critiques face à ce film: on prend Verhoeven pour un dingue échappé de l'asile, prônant la violence, le totalitarisme et le nazisme, alors que ce réalisateur est passé maître dans l'art de dénoncer cette violence et ce matérialisme (qui sont le fondement de la société américaine). Verhoeven est décidément un incompris.

 

Même s'il a bien foiré le coup avec "The hollow man" (la fin est complètement ratée), Verhoeven reste pour moi un des réalisateurs les plus doués et les plus intéressants du cinéma. Je l'aurais bien vu réaliser le remake de "Rollerball", qui semble avoir été raté par McTiernan selon les rumeurs...


Kriss ****

 

Un film savoureusement subversif : du Verhoeven en grande forme !

Tout comme Robocop, c'est un pamphlet sur les Etats Unis, les médias, le "bien-pensant"... bref tous les thèmes cher au réalisateur.

Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, tout est en finesse. On glisse tout doucement vers une idéologie, un système dont il est difficile de s'extraire sans une bonne dose de reflexion (ce que les personnages du film n'ont pas).

Il nous montre avec brio comment nous aussi nous glisserons vers "1984" et un "Big Brother" fascisant si l'on ne prends pas garde à tout ces indices. Une société et un système "modèle" tournant à un bourrage de crane subtilement distillé dans des médias omniprésents.

Ceux qui liront Straship Troopers au premier degrè n'auront rien compris, ou plutôt passeront à coté de ce que ce film à de grand.

Ils auront leur dose de grand spectacle/film d'action-boum-boum, c'est tout.

Les autres se délecteront de cette "mise en garde" plus proche du "meilleur des mondes" de Huxley qu'il n'y parait. Un must quoi..

 


Jéricho Caïn*****

 

Ce cher Paulo alors !! Que dire de ce film...encore un petit bijou de Verhoeven, on reconnait bien sa patte : violence à outrance, humour noir, satire féroce, les persos principaux qui dégustent, second degré...

Ce film de SF/action est génial, les effets speciaux sont toujours somptueux, les scenes d'actions sont bien filmées, la musique de Basil Poledouris impeccable ( quoique le theme du film est un peu trop présent à mon gout ), situations absurdes qui virent au comique... Paulo à quand ton retour ???

*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).