Willis O'Brien est l'artisan des effets spéciaux, le père spirituel de Ray Harryhausen. Né en Californie au sein d'une riche famille, Le jeune Willis connait rapidement la misère suite à de mauvais investissements familiaux. Il accumule les petits boulots dès l'âge de douze ans et devient aide dans les rodéos, trappeur, puis homme à tout faire dans un cabinet d'architectes. Ces talents pour le dessin et sa passion pour le sport conjugué vont même l'amener à crayonner des bandes sportives pour le " San Fransisco Daily News ".
Devenu décorateur chez un marbrier, il se met à confectionner des boxeurs en pâte à modeler qu'il animés image par image. Avec l'aide d'un cameraman, il tourne un petit film d'une minute montant un homme des cavernes aux prises avec un dinosaure en argile sur un squelette de bois. Le décor se limite à quelques pierres faisant office de rochers. Il n'en faut pas plus pour convaincre Herman Wobber, l'un des producteurs de San Fransisco, qui lui offre 5000 dollars pour réaliser Le dinosaure et le chaînon manquant (The Dinosaur and the Missing Link), une comédie montrant un homme-singe attaqué par un brontosaure.
Le film fut acheté par la Compagnie Edison pour 525 dollars, qui le distribua en 1917.
Des techniques innovantes
Plusieurs films d'animaux préhistoriques furent ensuite réalisés par O'Brien, qui fut nommé président de la " Mannikin Films " : 10 000 ans avant Jésus-Christ (RFD 10 000 B.C.), " Prehistoric Poultry ", " In the villain's power ", Le cauchemar de Nippy (Nippy's Nightmare)... Dans ce dernier film, O'Brien était déjà parvenu à combiner des acteurs humains et des créatures animées.
Dans Le fantôme des montagnes dormantes (The Ghost of slumber mountains ), O'Brien utilisa une technique innovante, il photographiait ses créatures réduites devant des maquettes et rajoutait ensuite des acteurs filmés en extérieurs. Ce procédé fut souvent utilisé dans King-Kong. Le film fut un énorme succès et rapporta 100 000 dollars alors qu'il en avait coûté que 3 000!
Le Monde Perdu
O'Brien fut ensuite engagé sous contrat par Watterson Rothacker, qui avait créé sa première compagnie cinématographique en 1910.
Par ailleurs, il avait acquis les droits d'un des chefs d'œuvre de Conan Doyle : Le Monde Perdu. Pour réaliser ce film, doté d'un budget conséquent, O'Brien s'entoura de précieux collaborateurs comme Ralph Hammeras, spécialisé dans les décors sur verre. Le procédé consistait à construire une partie des décors, le soubassement d'une muraille sur un mètre de haut, par exemple, puis de peindre sur une surface en verre les 6 mètres suivant de la muraille. Le panneau en verre filmé à trois mètres de la caméra, en parfait alignement avec le décor réel, donnerait l'illusion complète. Pour créer les maquettes des 49 créatures préhistoriques qu'il devait animer, O'Brien engagea Marcel Delgado, un autre virtuose de la maquette. Les deux hommes vont créer des créatures, fabriquées à l'aide d'éponges de cuisines ou d'argile, qui respirent grâce à des vessies de ballon de foot. Ils vont réaliser des scènes complexes en 960 images par mouvement.
Le tournage du Monde Perdu fut tenu le plus secret possible et sa sortie, ce fut un des plus gros succès de 1925, adulé par le public et la critique.
La dépression avorta des projets successifs d'O'Brien, qui voulait réaliser l'Atlantide puis Frankenstein. les deux projets furent abandonnés pour des raisons budgétaires.
O'Brien rencontra ensuite Merian C.Cooper, qui avait vu une première bobine d'un de ses films resté inachevé. Il s'agissait de Création, un film fantastique montrant dinosaures, et autres créatures préhistoriques... Le film ne fut jamais terminé mais O'Brien, secondé par Marcel Delgado, s'attelèrent sur King-Kong. Ils créèrent tout d'abord un être hybride mi-homme, mi-singe mais Cooper voulut un vrai singe terrifiant. Après plusieurs tentatives infructueuses, il créèrent King-Kong...
Willis O'Brien remporta un oscar pour son travail sur le film Monsieur Joe Young (Mighty Joe Young), un film de gorille, séquelle humanisée de King-Kong, en 1949.
Il parait que Steven Spielberg aurait trouvé sa vocation en visionnant Le Monde Perdu, diffusé dans sa jeunesse sur une chaîne américaine. En hommage au film, il a titré la séquelle de Jurassic Park : The Lost World - Le monde Perdu. Ray Harryhausen, un des élèves les plus talentueux d'O'Brien déclarait : "O'Brien lui seul a su donner vie à nos rêves d'enfant : c'était un artisan de génie". En 1925, il n'y avait pas d'informatique mais de simples vieux jouets, du cuir, des éponges et du fil de fer...
Le dinosaure et le chaînon manquant, 1915
Morpheus Mike, 1915 (Effets spéciaux - Réalisateur)
Le dinosaure et le chaînon manquant (The Dinosaur and the Missing Link - Dinosaur and the Baboon), 1915 (Effets spéciaux - Réalisateur)
R.F.D. 10,000 B.C. - 10,000 Years B.C., 1916 (Effets spéciaux - Réalisateur)
Prehistoric Poultry - The Dinornis or Great Roaring Whiffenpoof, 1916 (Effets spéciaux - Réalisateur)
The Birth of a Flivver, 1917 (Réalisateur)
Curious Pets of Our Ancestors, 1917 (Réalisateur)
Le fantôme des montagnes dormantes (The Ghost of Slumber Mountain), 1918 (Acteur - Effets spéciaux - Réalisateur)
Along the Moonbeam Trail, 1920 (Réalisateur)
Le monde perdu (The Lost World, 1925 (Effets spéciaux)
Creation, 1931 (Effets spéciaux)
King Kong (King Kong - The Eighth Wonder of the World), 1933 (Chef Technicien)
Le fils de Kong (The Son of Kong), 1933 (Effets spéciaux)
Les derniers jours de Pompéi (The Last Days of Pompeii), 1935 (chef technicien)
Dancing Pirate, 1936 (effets photographiques)
Monsieur Joe - Joe l'invincible (Mighty Joe Young), 1949 (Superviseur des effets spéciaux)
This Is Cinerama, 1952 (contributions aux décors - peintures)
The Animal World, 1956 (Technicien des effets spéciaux)
The Beast of Hollow Mountain (La Bestia de la montaña), 1956 (d'après l'histoire de El Toro Estrella - pseudonyme de Willis O'Brien)
The Black Scorpion, 1957 (Technicien des effets spéciaux)
Behemoth, the Sea Monster, 1959 (Technicien des effets spéciaux)
Le monde Perdu (The Lost World), 1960 (Technicien des effets spéciaux)
King Kong contre Godzilla (Kingukongu tai Gojira), 1962 (d'après son histoire King Kong vs. Prometheus)
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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