PLANETE B (2024)

L'histoire

France, 2039. Une nuit, des activistes traqués par l’État disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth se trouve parmi eux. À son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : Planète B.


L'AVIS DE SF-STORY

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+ Deuxième long métrage de la réalisatrice française du film Les héros ne meurent jamais (2019). Aude Léa Rapin évoque une dystopie sur les dérives actuelles de notre société. Un mélange de thriller politique et film de science-fiction, porté par Souheila Yacoub et Adèle Exarchopoulos. 

 

HORS-CHAMP*

Un monde carcéral virtuel

 

Dans son précédent film Les héros ne meurent jamais, la réalisatrice Aude Léa Rapin se plongeait dans le cinéma fantastique en invoquant des fantômes et la réincarnation. Dans Planète B elle explore le genre de la science-fiction. La réalisatrice a été marquée par un séjour dans un hôtel en bord de Méditerranée. Elle déclare à ce propos :  "...il donnait qui donnait le sentiment d’être isolé et figé dans un espace-temps indéfinissable. Le lieu m’a hantée comme si j’avais fait un voyage dans une autre dimension, parmi les fantômes d’une histoire qu’il me fallait désormais écrire. J’ai commencé à poser les premières lignes de ce récit, qui tenait en cette seule intuition : une jeune femme se réveille enfermée dans ce lieu sans qu’elle ne sache pourquoi elle a atterri là, ni comment en sortir."

L'écriture du scénario débute parallèlement au mouvement des Gilets Jaunes, aux affrontements de Notre Dames Des Landes et aux manifestations à Hong-Kong de 2019-2020 : "Je passais de longues heures à regarder les images filmées par les manifestants partout dans le monde. Autant de témoignages de luttes diverses qui avaient toutes un point de convergence. Partout, je voyais une société civile réprimée avec violence, la mutilation comme méthode dissuasive, la plus emblématique étant le tir de flash-ball dans les yeux. Et c’est dans cet œil qui manque que le film a pris corps. J’ai décidé de fusionner l’envie du genre et les maux de l’époque, pour dessiner peu à peu l’histoire d’une activiste qui se réveille enfermée dans un monde

inconnu, un monde carcéral virtuel." déclare la réalisatrice.

La désobéissance civile

 

Le film tient au départ en cette seule intuition: une femme se fait tirer dans l’œil et se réveille dans un monde inconnu. L’anticipation arrive ensuite peu à peu en imaginant une prison virtuelle dans laquelle les détenus sont enfermés par cet

œil. Planète B se situe en 2039 et dépeint une société́ sous surveillance, en ébullition où la désobéissance civile déborde la police et l’État. Ce sont ces activistes qui composent la galerie des captifs, cobayes de la prison virtuelle.

"Je me suis appuyée sur les écrits du Comité Invisible", un groupe d'auteurs anonymes actif en France proches de l'ultra-gauche qui a notamment écrit L'insurrection qui vient ), "...pour croquer une

société où l’on ne manifeste plus dans la rue sa colère mais où une partie de la jeunesse s’oppose, partout et tout le temps, au modèle de société qu’ils rejettent. L’imprévisibilité de leurs actes, leur caractère extrêmement mobiles et continus leur permettent de déjouer l’arsenal policier. 

Aidée par un gradé du renseignement militaire, la scénariste et réalisatrice a travaillé sur le sujet des dérives politiques, policières, judiciaires… que permettent la notion d’écoterrorisme quand elle est dévoyée par un État mais elle précise : "Très vite, j’ai su que je ne voulais pas faire un film qui soit uniquement centré sur les captifs, que cela ne devienne pas une sorte d’Escape Game 2.0. J’étais animée par le désir d’un récit plus ample pour en faire un thriller dans un monde carcéral où se déploie un lien d’entraide entre deux femmes, une histoire d’héroïnes aux destins brisés par l’engagement, qui vont faire corps pour résister aux démons d’une époque instable et violente."

Dans Planète B, Julia Bombarth incarnée par Adèle Exarchopoulos est le visage d’une jeunesse qui est intimement confrontée à l’effondrement climatique. L’échec des accords de Paris censés contenir le dérèglement climatique marque le début de son engagement dans la désobéissance civile, avec cette question fondamentale : que peut faire – et que doit faire – la société civile face à l’inaction politique.

Références cinématographiques

 

Pour créer un univers montrant une société socialement fracturée, tout un travail collectif a été orchestré par la directrice artistique Eve Martin et de la cheffe décoratrice Julia Irribarria assisté de l'équipe d'effets spéciaux de Vincent Dutour et Anaïs Mak. Pour donner une réalité l'équipe a puisé dans de multiples références cinématographiques comme celle du film Les Fils de l'Homme (2006) de Alfonso Cuarón ainsi que de l’univers Cyberpunk. "Nous voulions camper une société fracturée socialement, plus violente et appauvrie, dans laquelle subsiste une survie alternative qui s’en sort par la débrouille. Le film Les Fils de l'Homme m’a beaucoup marquée pour les images de la paupérisation qui ne se produit plus à la marge, 

mais au cœur des villes." déclare la réalisatrice. 

L'esthétique de la paroi invisible du monde virtuel s'inspire de Dôme de Stephen King. Une grande référence pour l'équipe 

en matière de lumière a été le film Good Time, de Benny Safdie et Josh Safdie, pour chercher à travailler une couleur dominante par décors : le bleu pour la base militaire, le violet pour le Hermès Store, le vert pour le QG désaffecté…

 

© Emmanuelle-Firman-Auvergne-Rhone-Alpes-Cinema

Durant l'écriture du scénario, a réalisatrice a été inspirée par 

Punishment Park (1971) de Peter Watkins, uchronie de SF qui traite de l'arrestation d'opposants à la guerre du Vietnam et dans l’idée de continuer de questionner le monde carcéral, la violence policière et judiciaire à l’égard des opposants politiques. Sur le concept lui-même, la scénariste et réalisatrice d'est appuyée sur la série britannique Le Prisonnier (1967) avec cet homme (incarné par Patrick MCGoohan) qui se retrouve captif dans un village paradisiaque sans jamais pouvoir s’en échapper.

D’autres films comme Get Out (2017) de Jordan Peele,

Old (2021) de Shyamalan ou encore The Truman Show (1998) de Peter Weir dont les concepts d’enfermement n’écrasent jamais les personnages ont été une boussole pour Aude Léa Rapin

Blade Runner (1982) et le premier Alien (1979) de Ridley Scott ont été des grandes références dans l’utilisation du rétro-éclairage des décors dans l’open-space de la base militaire mais aussi de la chambre des captifs dans la prison.

Pour la scène de l'interrogatoire mené par le personnage incarné par Mac Barbé, les références sont multiples, il y a du Brazil de Terry Gilliam (1985) mais aussi a boîte noire de Get Out, celle d’Under The Skin (2013) de Jonathan Glazer ou l’intermonde de Matrix des Wachowski, tout blanc, où l’on perd ses repères.

"Ces références se sont agitées pendant l’écriture, elles me guidaient pour tenir la promesse d’un film de science-fiction politique, tout en restant dans un équilibre financier raisonnable." déclare la scénariste et réalisatrice.

Le tournage de Planète B s'est déroulé pendant 5 semaines en Auvergne-Rhône-Alpes entre avril et mai 2023, d'abord à Grenoble et ses alentours (2 semaines) puis en région lyonnaise (3 semaines). Une partie du tournage a également eu lieu en région PACA. Les scènes du QG désaffecté ont été réalisées à la base militaire de Charbonnières-les-Bains dans le Rhône.

 

Planète B a été sélectionné hors compétition à la Mostra de Venise 2024.

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Extrait du film

PHOTOS

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AFFICHES


GENERIQUE

Planète B (id.), 2024, Léa Aude Rapin, France/Belgique.

Son : NCFormat d'image : NC. Couleurs.

Réalisateur : Aude Léa RapinDurée : 1h58.

Productions : Les films du Bal.

Co-productions : France 3 Cinéma, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.

Distribution France : Le Pacte.

Producteurs : Eve Robin.

Co-producteur : Benoit Roland.

Producteur associés : Philippe Logie, Judith Lou Lévy.

Scénario : Aude Léa Rapin.

Directeur de la photographie : Jeanne Lapoirie.

Direction artistique : Eve Martin.

Chef décorateur : Julia Irribarria.

Décorateur plateau : Emilie Nelis-Culot.

Effets spéciaux (sociétés) : Vincent Dutour (superviseur VFX)

MontageGabrielle Stemmer.

Casting : Judith Chalier.

Musique : Bertrand Bonello.

Costumes : Frédéric Denis.

Interprètes : Adèle Exarchopoulos (Julia Bombarth), Souheila Yacoub (Nour), Eliane Umuhire (Hermès), India Hair (Victoire), Paul Beaurepaire (Eloi), Jonathan Couzinié (Gudane), Théo Cholbi (Kylian), Amine Hamidou (Mehdi), Léo Chalié (Wendy), Grace Seri (Ariel), Yassine Stein (Ahmad), Marc Barbé (Mileur), Thierry Hancisse (Vano)...

Date de sortie française : 25 Décembre 2024.

Date de sortie US : NC.

Budget estimé : NC.



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*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).