PENDANT CE TEMPS SUR TERRE (2024)

Franck, un astronaute, a disparu lors d’une mission internationale, englouti par l’univers. Sur Terre, il ne reste de lui qu’une statue sur un rond-point de sa ville natale endormie. Tout le monde a repris le cours de sa vie. Tout le monde, sauf Elisa, dessinatrice de romans graphiques et petite sœur de Franck. Elle a beau garder ses pieds sur terre, ses yeux, son esprit et son cœur sont toujours tournés vers le ciel. Là-bas, au loin, subsiste une lueur d’espoir, même si son entourage pense que c’est peine perdue. Pourtant, une nuit, elle entend la voix de Franck appeler à l’aide, tout en lui indiquant une graine étrange à glisser dans l’oreille. Là, c’est une autre voix, bien plus effrayante, qui entre dans sa tête, avec un choix cornélien qui lui est proposé : le sacrifice de cinq humains contre le retour de son frère….

Pendant ce temps sur Terre est le deuxième long métrage de Jérémy Clapin qui avait décroché une nomination à l'Oscar 2020 du meilleur film d'animation avec le film d'animation J'ai perdu mon corps, qui avait remporté le Grand Prix de la Semaine de la Critique de Cannes 2019 et deux Césars en 2020 (meilleur long métrage et meilleure musique originale), le Trophée du Film Européen d'animation et le Cristal d'Annecy du Meilleur Film. Mais c'est son premier film en prises de vues réelles avec des acteurs.

Entre la Terre et l'Espace

Le réalisateur Jérémy Clapin est fasciné par l'espace : "...ce territoire que la plupart d’entre nous ne visiterons jamais. Ce territoire infini que nous observons depuis la Terre autant

qu’il nous observe, comme l’imaginaire observe la réalité, comme le présent observe le passé."

Le film raconte le parcours d'Elsa, une jeune femme faisant face à un deuil impossible, celui d’un frère mystérieusement disparu au cours d’une mission spatiale : "C'est le portrait d’une femme coincée entre deux mondes, celui des morts et des vivants, entre

l’espoir et la résignation, entre son enfance et l’âge adulte, entre la Terre et l’Espace. C’est un film qui essaie avant tout de transmettre un sentiment, celui de n’appartenir qu’à moitié au monde." 

Le spectateur accompagne Elsa à travers deux univers : son parcours dans son monde intérieur, imagé, quasi inaccessible, et

sa trajectoire sur Terre. Le réalisateur a choisi deux registres : l’animation et la prise de vue réelle, pour créer cette collision entre le réel et l’imaginaire. Pour lui c'était : "Faire dialoguer ces deux territoires, les imbriquer dans un seul et même récit est

devenu la raison d’être de ce film" 

Traumatisé par Alien

Le réalisateur Jérémy Clapin a eu très jeune la possibilité de visionner des films grace à son oncle projectionniste qui "..n’était pas non plus très regardant à la limite d’âge de certains films, c’est comme ça que j’ai été traumatisé par Le loup-garou de Londres (1981)", [Note : réalisé par John Landis avec de fabuleuses scènes de métamorphoses qui ont marqué ceux qui ont visionné le film à l'époque], "...ou Alien", le huitième passager (1979) de Ridley Scott  déclare le réalisateur.

"J’aime le cinéma de genre, surtout quand il garde un pied dans le réel, comme Morse (2008) de Tomas Alfredson. Evidemment, 2001 l’odyssée de l’espace de Kubrick reste une référence incontournable pour d’autres raisons, notamment la discussion avec l’ordinateur HAL qui a fait écho à mon travail sur la voix des extraterrestres de Pendant ce temps sur Terre. Je pense aussi à

Interstellar de Christopher Nolan, ou Solaris d’Andrei Tarkovski où l’intime et l’infini se côtoient. Et bien sûr encore et toujours mon réalisateur d’animation fétiche, Satoshi Kon et son Millennium Actress qui met en scène l’identité multiple de son personnage et le voyage intérieur."

De la contrainte naît la créativité

Dans le film, Elsa communique avec des extraterrestres invisibles, uniquement par le son. Le réalisateur déclare : "De la contrainte naît la créativité. Je voulais faire un film sur l’espace en sachant pertinemment que je n’allais pas envoyer des personnages dans l’espace, je préférais être dans l’évocation. Il y a quelques effets spéciaux visuels dans le film mais je ne souhaitais pas que ça prenne le dessus sur l’évocation.

Plus on en montrait, plus le film perdait de la magie et moins on y croyait. J’ai passé une sorte de pacte avec le spectateur basé sur la confiance dans le cinéma, dans le travail sur le son, dans la musique et dans le travail de l’actrice, Megan Northam. Je

ne voulais pas inventer une nouvelle espèce d’extraterrestres : on soupçonne leur existence mais ils ne délivrent pas leur mystère. Leur existence et leur mode de fonctionnement demeurent énigmatiques tout au long du film."

Pendant ce temps sur Terre (id.), Jérémy Clapin, 2024, France. 

Son : NC. Format d'image : NC. Couleur.

Réalisateur : Jérémy Clapin. Durée : 1h29.

Productions : Auvergne Rhône-Alpes Cinéma, Carcadice, France 3 Cinéma, One World Films, Umedia, Xilam.

Distribution France : Diaphana Distribution.

Producteurs : Marc Du Pontavice.

Producteurs exécutifs : Luc Bricault.

Scénario : Jérémy Clapin.

Effets spéciaux : Olivier Afonso (maquillage), Mathematic (société).

Directeur de la photographie : Robrecht Heyvaert.

Montage : Jean-Christophe Bouzy.

Musique : Dan Levy.

Chef décorateur : NC.

Direction artistique : Marion Burger.

Décorateur plateau : NC.

Costumes : Ariane Daurat.

Casting : Judith Chalier.

Interprètes : Megan Northam (Elsa), Dimitri Doré (voix), Sébastien Pouderoux (voix de Franck), Catherine Salée (Annick), Sam Louwyck (Daniel), Roman Williams (Vincent), Sofia Lesaffre (Audrey), Nicolas Avinée, Yoann Thibaut Mathias (Jordan), Arcadi Radeff (Luc), Sabine Timoteo (Sidonie), Marie Bray (Marie Rose), Christian Bouillette (Monsieur Droulez).

Date de sortie française : 3 Juillet 2024.

Budget estimé : NC