THE SUBSTANCE (2024)

L'histoire

Une célébrité en perte de vitesse décide d'utiliser une drogue vendue au marché noir, une substance qui reproduit les cellules et crée temporairement une version plus jeune et meilleure d'elle-même.


L'AVIS DE SF-STORY

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

Une version modernisée du Portrait de Dorian Gray réalisée par la française Coralie Fargeat.

 

 

 

HORS-CHAMP*

Une meilleure version de soi-même

 

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ?

Vous devriez essayer ce nouveau produit : The Substance. 

Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. 

Respectez les instructions : Vous activez une seule fois

Vous stabilisez chaque jour 

Vous permutez tous les sept jours sans exception

Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

 

Tel est le pitch de départ du film The Substance réalisé par la réalisatrice française Coralie Fargeat, dont c'est le deuxième film après Revenge (2019). Elisabeth Sparkle, interprétée par la Demi Moore, vedette sur le déclin, succombe à la pression de perdre son emploi au profit d'une personne plus jeune et plus sexy. Elle prend alors un produit miracle « The Substance » qui produit Sue (Margaret Qualley), une version plus jeune et plus sexy d'elle-même. Cette expérience menée par Elisabeth déclenche une réaction en chaîne d'événements qui vont dépasser ces attentes de départ.

Le film, se déroulant dans un Hollywood décadent, s'attaque avec audace et violence à la peur de voir surgir les premières rides des actrices et plus globalement des femmes vieillissantes aux prises avec des normes de beauté idéalisées.

Who is Coralie Fargeat ?

 

The Substance, au titre bien américain, est en fait une co-production franco-britannique de Coralie Fargeat dont c'est le deuxième film. La réalisatrice et scénariste née à Paris en 1976 a suivi des cours d'atelier de scénario en 2010 à la Fémis, l'école nationale supérieure des métiers de l'image et du son.

En 2014, elle réalise le court-métrage français de 22 minutes intitulé Reality +, dans lequel elle développe une histoire de S-F où, dans un futur proche, la puce cérébrale « Reality+ » agit sur les perceptions sensorielles et permet de se voir avec le physique parfait dont on a toujours rêvé. Toutes les personnes équipées de la puce peuvent voir votre nouvelle apparence peuvent voir la leur. Mais la puce ne peut être activée que 12h par jour... cela ne vous rappelle rien ? Une première esquisse de The Substance ?

En 2017, Coralie Fargeat réalisait un premier long métrage, Revenge ,  , un thriller au suspense lancinant sur une femme qui, après avoir été violée et laissée pour morte alors qu'elle était en vacances avec son petit ami marié, se lance dans une tuerie extrême, traquant méthodiquement ses agresseurs et les tuant de manière de plus en plus crue. Une claque en pleine période #Metoo qui a reçu de très bonnes critiques lors de sa présentation au Sundance Festival. La réalisatrice est aussi membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l'égalité des femmes et des hommes ainsi que la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.

Le portrait de Dorian Gray

 

Interviewée lors de la présentation du film à Cannes, la réalisatrice Coralie Fargeat a déclaré que "Le portrait de Dorian Gray", roman d'Oscar Wilde publié en 1890,  était : "...l'une des interprétations de l'histoire qui vient du fond des âges, qui est universelle et qui parle en quelque sorte de la condition humaine et de ce que nous vivons en tant qu'êtres humains, et ici dans ce film, en particulier en tant que femmes. J'aime donc l'idée de la réinterpréter dans mon propre monde et avec ce que je vis dans ma vie. Mais je pense que ces thèmes seront toujours d'actualité."

Le film s'inspire en partie de cette oeuvre d'Oscar Wilde, qui raconte l'histoire d'un homme qui parvient à éviter de vieillir en laissant les signes de l'âge apparaître sur une peinture de lui à la place de son vrai corps. Au lieu de montrer les signes du vieillissement, le portrait finit par devenir progressivement plus monstrueux, comme un reflet du comportement immoral de Gray. Il cachera le portrait en le déplaçant dans une pièce plus privée de sa maison, et finira par le poignarder.  

De La Mouche à The Thing

 

La réalisatrice a aussi puisé dans plusieurs film fantastiques ou de science-fiction comme La Mouche (1986), Shining (1980), The Thing (1982) et elle précisait : "...tous les types de films de genre - également Paul Verhoeven - qui sont allés jusqu'au bout, parce que c'est vraiment ce que j'aime regarder. Quand j'étais jeune, c'était vraiment ma façon de ressentir une sensation de liberté et d'expérimenter des choses. J'ai toujours vu dans les films de genre un moyen d'être excessif et de libérer une sorte de folie et d'énergie que l'on n'a pas l'occasion d'avoir dans la vie de tous les jours. Et il est certain que la question du corps a une résonance très forte pour tout le monde. J'ai vraiment grandi avec ces films que j'aime, qui m'ont nourri. Je les ai en quelque sorte digérés à ma façon et j'aime créer mon propre monde.

 

On pense aussi beaucoup au cinéma body horror de David Cronenberg à la vision de The Substance

Un film qui fait peur

 

Universal Pictures devait à l'origine distribuer le film dans le cadre de son accord avec Working Title, la société de production.

Le tournage a débuté à Paris en mai 2022 et s'est officiellement terminé en octobre de la même année. Pendant le tournage, Universal Pictures s'est retiré du projet car selon plusieurs sources le distributeur était « inquiet à l'idée de sortir le film ».

Plusieurs scènes déstabilisaient Universal Pictures comme lorsque de aiguilles plongent dans la chair et une fin culminant avec suffisamment de sang pour faire paraître David Cronenberg pour un enfant de chœur! Le film a été présenté à Cannes le 19 Mai 2024 où il a obtenu le Prix du Meilleur Scénario. Lors de cette première mondiale, le film a reçu une standing ovation du public durant 9 minutes . Il a aussi reçu le Prix du Public au Festival international du film de Toronto.

Jouer nue

 

Lors du casting, Coralie Fargeat a longuement discuté avec ses acteurs principaux sur les raisons pour lesquelles la nudité (ainsi que des scènes plus gores) étaient nécessaires pour le scénario, y compris des heures supplémentaires de travail prothétique qui nécessiteraient des semaines de tournage intenses.

Demi Moore a déclaré qu'elle avait était nerveuse à l'idée de tourner entièrement nue à l'âge de 61 ans mais elle a remercié Margaret Qualley, qui avait 29 ans au moment du tournage, de l'avoir rapidement mise à l'aise sur le plateau. Qualley a également joué totalement nue : Moore a déclaré qu'elle avait trouvé « ...quelqu'un qui était une partenaire formidable avec laquelle je me sentais en sécurité. Nous étions évidemment très proches - nues - et nous avons aussi trouvé beaucoup de légèreté dans ces moments-là, en raison de l'absurdité de certaines situations ».

De son côté, Margaret Qualley a révélé dans ses interviews que les seins visibles dans le film n'étaient pas les siens : en fait, il s'agit de prothèses conçues par le maquilleur français Pierre Olivier Persin. Margaret Qualley a déclaré : « Malheureusement, il n'y a pas de potion magique pour les seins, nous avons donc dû les coller. Coralie Fargeat a trouvé une équipe de prothésistes incroyable pour me donner les seins d'une vie, mais pas les miens. »

Hommage à Ray Liotta

 

En Février 2022, Ray Liotta avait été choisi pour jouer dans le film. Il est malheureusement décédé le 26 Mai de la même année avant d'avoir pu tourner ses scènes. Dennis Quaid l'a alors remplacé. Ray Liotta est tout de même mentionné dans les notes de remerciement de la réalisatrice pendant le générique.

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PHOTOS

© Mubi / Working Title / © FedericoSalguero / Metropolitan Filmexport - Tous droits réservés

AFFICHES


GENERIQUE

The Substance (id.), 2024, Coralie Fargeat, Royaume-Uni / France.

SonDolby DigitalFormat d'image : 2.39

Réalisateur : Coralie FargeatDurée : 2h21.

Productions Working Title Films, A Good Story, Blacksmith.

Distribution France : Metropolitan Filmexport.

Producteurs : Tim Bevan, Coralie Fargeat, Eric Fellner.

Producteur exécutif : Alexandra Loewy, Nicolas Royer.

Scénario : Coralie Fargeat.

Directeur de la photographie : Benjamin Kracun.

Direction artistiqueStéphane Becimol, Arnaud Denis, Gladys Garot, Hélène Kacic, Amélie Meseguer, Julie Plumelle, Nathalie Vaïsse.

Chef décorateur : Stanislas Reydellet.

Décorateur plateau : Cécilia Blom, Marion De Villechabrolle, Jacques Oursin.

Effets spéciaux (sociétés) : Alterian.

MontageJerome Eltabet, Coralie Fargeat, Valentin Féron.

CastingLaure Cochener, Léa Moszkowicz.

Musique : Raffertie.

Costumes : Emmanuelle Youchnovski.

Interprètes : Demi Moore (Elisabeth), Dennis Quaid (Harvey), Margaret Qualley (Sue), Edward Hamilton-Clark (Fred), Oscar Lesage (Troy), Christian Erickson (L'homme au restaurant), Robin Greer (L'infirmier), Tom Morton (Le docteur), Hugo Diego Garcia (Diego - Le petit ami), Daniel Knight (Le directeur de casting), Jonathon Carley (L'assistant du directeur de casting), Jiselle Henderkott (La fille auditionnée  - La danseuse du spectacle de nouvel an), Akil Wingate (L'animateur télé), Billy Bentley (Homme en costume #1 - Bureau de Harvey), Vincent Colombe (Homme en costume #2), Lennard Ridsdale (Homme en costume #3), Jordan Ford Silver (Assistant réalisateur - Pump It Up Show), Oscar Salem (Second assistant réalisateur), Viviane Bossina (L'assistante de Sue), Matthew Luret (Le danseur), Jana Bittnerová (Maria)...

Date de sortie française : 19 Mai 2024 (Festival de Cannes), 6 Novembre 2024 (en salles).

Date de sortie US : 20 Septembre 2024.

Budget estimé : NC.



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*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).