En 2018. Les nations n'existent plus, le monde s'est débarrassé des guerres fratricides, la criminalité n'existe plus. Les politiciens ont cédé la place aux technocrates et de grands consortiums ont un pouvoir total sur tous les citoyens. Dans cet univers parfait seul subsiste le jeu, ultime soupape de sécurité d'une population introvertie.
Le plus populaire de ces jeux est le Rollerball, mélange détonnant et sanglant de hockey, course de moto, football américain et de boxe... Jonathan E, capitaine de l'équipe de Houston, en est le champion absolu et l'une des plus grandes vedettes mondiales puisque toute la population suit ces matchs furieux sur l'écran de télévision.
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Rollerball ou comment contrôler les masses par le divertissement, donnez leur du pain et des jeux disait Jules César : de nos jours rien n'a changé, toute ressemblance avec des sports et des supporters actuels n'est pas fortuite...
- Un film très daté années 70.
Un monde de brutes
Rollerball est le type même du film franchement daté seventies. Matez les pattes d'eph des costumes, les meubles au design daté 70. Si, rappelez vous la télé Téléavia, toute blanche, pleine de rondeurs et posé sur un pied évasé également blanc! Ce type de postulat futuriste, où les problèmes sociaux ont tous été résolus, est un leitmotiv du cinéma de science-fiction des années 70 : Silent Running, Soleil Vert, THX 1138... L'inconvénient, c'est que cette société aseptisée, où toutes les pulsions sont introverties, noyées dans la masse, a besoin de jeux de cirque pour laisser s'exprimer des sentiments refoulé. Le principe était identique dans la Rome antique avec le spectacle des combats de gladiateurs dans les arènes...
Malgré ce côté seventies, le thème du film demeure contemporain, surtout par son montage rythmé et des scènes de Rollerball particulièrement bien mises en scène. Paradoxalement, le tout-spectacle tant décrié, selon les intentions de Jewison, devient le centre d'intérêt du film. On aurait aimé plus d'attachements à montrer l'extérieur d'une société quasi-parfaite.
Rollerball reste néanmoins l'une des grosses pointures du film de science-fiction des années 70.
L'histoire
Nous sommes en 2018. Les nations n'existent plus, le monde s'est débarrassé des guerres fratricides, la criminalité n'existe plus. Les politiciens ont cédé la place aux technocrates et de grands consortiums ont un pouvoir total sur tous les citoyens. Dans cet univers parfait seul subsiste le jeu, ultime soupape de sécurité d'une population introvertie.
Le plus populaire de ces jeux est le Rollerball, mélange détonnant et sanglant de hockey, course de moto, football américain et de boxe... Jonathan E, capitaine de l'équipe de Houston, en est le champion absolu et l'une des plus grandes vedettes mondiales puisque toute la population suit ces matchs furieux sur l'écran de télévision.
Au terme d'un match, où Houston sort vainqueur, Jonathan est adulé par tout le public. Peu après, il est convoqué par Bartholomew, l'un des hauts responsables du jeu. Celui-ci, craignant que l'affirmation de la personnalité de Jonathan ne constitue une menace pour le système, "conseille" au joueur de prendre sa retraite. Mais, Jonathan refuse. Bien décidés à se débarrasser d'un héros pouvant leur faire ombrage, les technocrates modifient les règles du Rollerball, le jeu devient une véritable tuerie où Jonathan essaie de survivre...
Genèse du Rollerball
En 1972, William Harrison écrit la nouvelle originale « Roller Ball Murder », qui fut publiée en 1973 par Esquire Magazine. Il a ensuite adapté l'histoire pour créer le scénario de ce film.
La société du spectacle
Dans une interview, le réalisateur Norman Jewison avait déclaré que le film pouvait être considéré comme une métaphore de l'artiste créatif luttant contre la médiocrité de l'entreprise hollywoodienne et la « pensée de groupe » qui y règne. Le Rollerball est, pour Jewison, un spectacle qui permet d'aliéner les individus dans la société moderne. envahissant tous les aspects de la vie sociale, créant une réalité médiatisée et brisant tout lien social,
Influences mécaniques
Le réalisateur Norman Jewison a déclaré avoir été influencé par le film Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick. Cette influence se manifeste notamment par l'utilisation répétée de zooms, de musique classique et d'une architecture moderne (en béton et en verre).
Le jeu
Le jeu du Rollerball était tellement réaliste et prenant que les acteurs, les figurants et les cascadeurs y jouaient entre les prises sur le plateau, avec il est vrai moins de violence!
Pour les séquences du jeu filmées à Munich, les habitants ont été invités à assister au tournage en tant que spectateurs. Le réalisateur Norman Jewison voulait faire de ce film un film anti-violence, mais le public a tellement aimé l'action du jeu qu'il a même été question de créer des ligues de Rollerball à la suite de ce film, ce qui l'a horrifié. Rollerball est l'un des films préférés de J.K. Rowling, le jeu du Quidditch disputé dans les films Harry Potter a certainement un lien avec le jeu du film.
Ici pas de balais volants mais des motos Honda CB 125, avec un moteur à quatre temps refroidi par air, modifiée avec des plaques d'acier et une barre de remorquage. Pour le jeu, la balle était envoyée sur la piste de manière pneumatique à une vitesse de 200 km/h, les patineurs qui eux s'élançaientd es motos pouvaient atteindre les 70 km.h...
Rollerball fut aussi l'un des premiers films à inclure les noms des cascadeurs dans le générique final. Contrairement aux rumeurs qui circulaient à la sortie du film, aucun des cascadeurs n'est mort pendant le tournage du film, mais il y a eu des blessures graves, dont certaines ont nécessité une hospitalisation.
Lieu de tournage
Toutes les scènes du jeu de Rollerbal ont été tournées à l'Olympic Basket Ball-Hall de Munich (Allemagne), inauguré pour les Jeux Olympiques d'été de 1972. Une piste inclinée à 38 degrés a spécialement été conçue par l'architecte Ralph Schürmann, elle a été conçue en Angleterre puis montée sur place.
La ville de Munich avait été choisie pour ses immeubles à l'architecture futuriste (pour 1975) comme le building BMW qui est dans le film, le siège de la corporation Energie. Les prises de vue extérieures du bâtiment de la bibliothèque en forme de bol sont celles de l'ancien musée BMW, situé à quelques pas de l'entrée du siège de BMW. D'autres lieux comme le Palais des Nations de Genève (Suisse) font office de décors extérieurs.
Les scènes intérieures ont été réalisées aux célèbres studios Pinewood en Angleterre et la scène du centre de contrôle mondial a été tournée à la centrale électrique de Fawley dans l'Hampshire en Angleterre.
Le tournage s'est déroulé du 29 Juillet à Novembre 1974.
James Caan
Norman Jewison a déclaré avoir choisi James Caan pour incarner Jonathan E. dans le film après l'avoir vu jouer le rôle de Brian Piccolo, un joueur de football américain des Chicago Bears, dans le téléfilm Le destin de Brian (1971) réalisé par Buzz Kulik. En Mai 2000, James Caan était interviewé à propos de la sortie de Rollerball en DVD, son rôle dans le film est aux antipodes de sa vie et de sa carrière actuelle : "J'avais une étiquette de plouc macho, en grande partie à cause du sportif au gant clouté de Rollerball. J'ai effectivement joué beaucoup de durs. Celui qui a tout déclenché c'est Sonny Corleone, le fils colérique du Parrain de Francis Ford Coopola. Il n'a valu une nomination à l'Oscar. Quand j'ai eu de problèmes personnels avec la drogue et la violence, ma carrière s'est quasiment arrêtée. J'ai pris une sorte de retraite, entre 1982 et 1986, refusant beaucoup de rôles importants comme Kramer contre Kramer, Superman ou Apocalypse Now... Aujourd'hui, je regarde ces films avec plaisir mais aussi avec regret, dans ma salle de projection privée de Los Angeles. Le jour où je me suis retrouvé sans un sou, j'ai cherché du travail. Et là, on m'a proposé Misery en 1990. Les choses sont reparties calmement. Aujourd'hui, je suis prêt à tout jouer.
Rollerball fut pour l'acteur un film trés physique, avec des scènes de sport à mi-chemin entre le football américain, le hockey et le motocross , il déclarait à ce propos : "Souvent filmé en gros plans, j'ai été assez peu doublé. Cela ne me dérangeait pas, car je suis assez sportif. Je fais du rodéo, du hors-bord et du karaté..."
Figurants astiatiques
Le producteur Dieter Meyer se souvient qu'il était difficile de trouver suffisamment de figurants asiatiques pour que la ligue de joueurs de Tokyo ait l'air crédible, avec de nombreux supporters. L'équipe de tournage a alors distribué des prospectus dans les hôtels locaux, ce qui a permis à 150 Asiatiques enthousiastes de se présenter pour les jours de tournage requis.
Un film intemporel ?
Norman Jewison souhaitait utiliser de la musique classique pour son film. Pour lui, à l'image de 2001 : L'Odyssée de l'espace (1968), la musique classique dans un film réduit la tendance d'un film à devenir « daté » au fil du temps. Dans Rollerball, seule la séquence de la fête contient de la musique des années 1970, avec l'utilisation de synthétiseurs MiniMoog typiques de cette période.
Malgré cela, tous les éléments visuels datent du milieu des années 1970, avec une déclinaison de tons chauds orange, de tan, de beige, de brun ou de blanc froid comme dans le bureau de John Houseman (Bartholomew) dans la photo ci-dessus . D'une certaine manière, ce passage des couleurs psychédéliques de la décennie précédente à des tons plus sombres est le reflet de l'histoire telle qu'elle est présentée dans le film - une période de sobriété et de contrôle de soi après des années de violence qui ont mis fin à l'ère brève mais positive qui l'a précédée.
Pas de cheveux longs!
De nombreux figurants ont reçu une prime supplémentaire pour couper leurs cheveux longs à la mode en 1975, afin que l'aspect du film ne soit pas lié à l'époque à laquelle il a été réalisé, le résultat final n'empêche pas visible de le dater très seventies !
© Tous droits réservés
Rollerball (id.), 1975, Norman Jewison, Etats-Unis.
Son : 4-Pistes Stereo, 70 mm 6-Pistes, Dolby Digital. Format d'image : 1.75
Réalisateur : Norman Jewison. Durée : 2h05.
Productions : Algonquin, United Artists.
Distribution France : United Artists.
Producteurs : Norman Jewison.
Producteur associé : Patrick J. Palmer.
Scénario : William Harrison d'après le roman "Roller Ball Murders".
Effets spéciaux : Sass Bedig, John Richardson.
Directeur de la photographie : Douglas Slocombe.
Montage : Antony Gibbs.
Direction artistique : Robert W. Laing.
Décorateur plateau : John Box.
Musique : interprétée par le London Symphony Orchestra sous la direction de André Prévin : Executive Party Dance d'André Prévin, "Adagio en sol mineur" de Tomaso Albinoni, Johann Sebastian Bach ("Toccata and Fugue en D minor BWV 565"), Dmitri Shostakovich ("4ème mouvement de la symphonie No. 5 in D minor"), Pyotr Ilyich Tchaikovsky.
Costumes : Julie Harris.
Maquillage : Wally Schneiderman.
Casting : Lynn Stalmaster.
Assistants réalisateurs : Kip Gowans (1er assistant réalisateur), Chris Kenny (assistant réalisateur), Max Kleven (réalisateur de la deuxième équipe), Dietmar Siegert (assistant réalisateur).
Interprètes : James Caan (Jonathan E.), John Houseman (Bartholomew), Maud Adams (Ella), John Beck (Moonpie), Moses Gunn (Cletus), Pamela Hensley (Mackie), Barbara Trentham (Daphne), John Normington, Shane Rimmer (les membres de l'équipe), Burt Kwouk (le docteur japonais), Nancy Bleier (la fille dans la librairie), Richard Le Parmentier (l'aide de Bartholomew), Robert Ito (le coach de l'équipe de Houston), Ralph Richardson (le libraire)...
Date de sortie française : 12 Novembre 1975.
Date de sortie US : 25 Juin 1975.
Budget estimé : 6 M$ US.
Bartholomew (John Houseman ) :
"Jonathan E., voilà un grand nom. Les joueurs de Huston vont et viennent mais le champion continue de jouer. Vous savez ce que le jeu nous apporte. Il a un rôle social incontestable. Les nations sont ruinées, détruites. Pas de pauvretés, pas de maladies. L'homme a pu obtenir tout ce qu'il avait toujours voulu. il était inévitable que l'on aboutisse à une société corporatiste. Une existence agréable. Il en rêvait depuis des siècles. Aucun joueur ne vaut le jeu lui-même. Le jeu a été créé en vue de prouver la futilité de l'effort individuel. Laissons le jeu faire son travail..."
L'Atelier d'Images propose une édition 4K Ultra HD + Blu Ray dans un boitier avec fourreau.
Sur le menu déroulant du Blu-Ray des extraits du film avec une boucle d'une durée de 0'40".
Détails de l'édition L'Atelier d'Images parue le 20 Aout 2024 :
Audio : Français DTS HD -Master audio 5.1, Anglais DTS HD Master audio 5.1
Sous-titrage : Français
Boîtier avec fourreau contenant :
- le disque Blu-Ray et le disque 4K Ultra HD avec le film (2h05'03") en 9 chapitres.
Suppléments présents sur le Blu-Ray :
- Commentaire audio de du réalisateur Norman Jewison en VO ST.
- Blood Sports / Un sport sanglant (2014) avec James Caan en V.O. sous-titrée (10'59"). Une interview de James Caan qui évoque le propos du film sur l'endoctrinement des masses, la révolution émergeant de la figure du héros. On y apprend qu'une suite à Rollerball avait été envisagée... Réalisation : Michel Felscher.
- Making-of : « Retour dans l’arène » : Les Coulisses du tournage (2001) en VO ST (25'05"). Interviews d'Anthony Gibbs (monteur) , Norman Jewison, du scénariste William Harrisson et de Mark Kleven (coordinateur des cascades)
- Entretien avec Craig R. Baxley sur les cascades à moto dans Rollerball / The Bike Work (2015) en V.O. sous-titrée (17'33") et réalisé par Robert Fischer. Le cascadeur incarnait le motard N°1 de l'équipe de Madrid. Il évoque le recrutement des 10 meilleurs cascadeurs au monde par le réalisateur de la deuxième équipe Max Kleven, l'entrainement et l'importance des cascadeurs qui pour la première fois dans un film étaient au générique au même titre que les acteurs ou l'équipe technique.
- La 4ème ville : le tournage de Rollerball à Munich (2015) en VO. sous-titrée (18'55"), réalisé par Robert Fischer. Interviews de Jimmy Berg (cascadeur novice) et Dieter Meyer (manager d'équipe) qui évoquent l'architecture de l'Audi Dôme et des tours BMW de Munich qui servent de décors au film.
- De Rome à Rollerball : la boucle est bouclée (1975) en V.O sous-titrée (7'56")
Autres suppléments :
- Bandes annonces originales : Rollerball en version originale sous-titrée (2'56"), Les faucons de la nuit (VO ST / 1'43"), Darkman (VO ST / 1'42"' ), Rollerball en VF (3'03"), Jack Burton en VO ST (3'40").
- Spots TV (1'33")
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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