LA PARTICULE HUMAINE (2018)

L'histoire

Dans un futur proche, un brusque changement climatique conduit la vie sur Terre vers son extinction. Dans ce nouveau

monde aux frontières redessinées, les populations sont parquées dans des camps en attendant de pouvoir intégrer les

villes fermées par des boucliers magnétiques. 

Le chemin du professeur Erol Erin, ingénieur en génétique spécialiste des

semences, va croiser, dans la région des Terres Mortes, celui du scientifique Cemil Akman, un homme étrange qui a

choisi de tourner le dos à la vie moderne.

Le voyage qu’ils vont entreprendre, à la recherche de nouvelles graines qu’ils

pourront faire germer, va bouleverser tout ce qu’Erin a connu jusqu’ici…

 

 


L'AVIS DE SF-STORY

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  Un beau noir et blanc et une fable aux résonances actuelles

-  Trop philosophique ?

 

 

HORS-CHAMP*

Road-movie du dérangement climatique

 

Un brusque changement climatique a mis en danger la vie sur Terre. Dans ce monde aux frontières redessinées, les migrants sont parqués dans des camps en attendant de pouvoir, s'ils passent le test de compatibilité, intégrer les villes protégées par des boucliers magnétiques. Autour, la terre est irrémédiablement endommagées, le sol empoisonné, les épidémies et la famine meurtrières.

 

Le Professeur Erol Erin, 55 ans, généticien spécialiste des semences employé par une grande société de biotechnologie agricole, tente de comprendre pourquoi les récoltes deviennent catastrophiques. Un autre scientifique pourrait avoir la solution, mais il a quitté la ville et se trouverait dans les périlleuses Terres Mortes: Cemil Akman, 40 ans, a dû s'en aller parce que ses recherches sur les semences génétiquement modifiées, prédisant la catastrophe, avaient fortement déplu aux autorités.

Son épouse était morte dans l'incendie mystérieux de leur appartement.

 

Erin trouve un moyen de franchir clandestinement le Mur pour aller retrouver Akman. Celui-ci le rejette d'abord, l'estimant incapable de survivre dans cet environnement hostile. L’expédition qu’entreprennent finalement les deux hommes tient autant du voyage intérieur que de l’exploration d’une contrée abandonnée. Leur périple à la recherche des graines qu'ils pourront faire germer va bouleverser tout ce qu' Erin a connu jusqu'ici...

 

Le réalisateur Cemih Kaplanoglu explore des voies philosophiques dans La Particule humaine, film d'introspection et de quête, où le progrès scientifique est confronté à une barrière techniquement infranchissable. Outre la pellicule plutôt que le numérique, le cinéaste a choisi d'utiliser le noir et blanc qui imprime une beauté austère aux images.

 

Le réalisateur Cemih Kaplanoglu a mis quatre ans pour terminer la Trilogie de Yusuf (Oeuf, Lait et Miel), ses précédents films. Il a acquis de l'expérience par cette genèse longue et difficile. Il déclare : "Après Bal et la trilogie, j’ai eu la chance de voyager dans des lieux très différents à travers le monde entre 2010 et 2012. Ces voyages m’ont offert la chance de faire l’expérience de l’air du temps qui lie et aussi sépare les personnes de différentes cultures, fois et ethnies. Comme tout le monde, j’ai depuis longtemps été conscient que le monde écologique était rapidement en train d’être détruit et que de multiples espèces seraient amenées à disparaître mais il était toujours  douloureux de voir comme cette destruction se faisait impitoyablement partout où j’allais."

 

Symboles religieux

 

Plusieurs symboles religieux apparaissent dans le film où les deux personnages principaux qui vont chercher le salut de l’humanité dans le désert sont comme deux prophètes. Cemih Kaplanoglu explique : "Je m’intéresse de près à toutes les religions. L’Islam reconnaît tous les prophètes qui ont traversé l’histoire. Le Coran accorde une large place à Moïse et développe de nombreuses paraboles autour de lui. Le voyage qu’entreprennent Erol et Cemil dans La Particule humaine est inspiré de la sourate « al-Kahf » (« La Caverne »). On trouve beaucoup d’interprétations de cette sourate dans la théologie islamique, mais dans mon film je suis parti de l’analyse de Ibn-Arabi, « Fusus al-Hikam » (« Les Sceaux de la Sagesse »), et de mon interprétation personnelle du texte. Je ne crois pas que les textes du Coran ne soient que de simples récits du passé ; leurs enseignements continuent au contraire d’être pertinents dans le contexte de nos vies modernes. Finalement, les vérités humaines ne devraient jamais être reléguées aux archives du passé."

 

Le Mur

 

Le Mur joue un grand rôle dans l’histoire du film, il représente les frontières, visibles et invisibles. Le réalisateur s'explique : "Nous nous entêtons à créer de nouvelles frontières insaisissables. Nous construisons ces murs, ces frontières, au nom de la sécurité, sans nous rendre compte que nous érigeons en réalité des prisons dans lesquelles nous nous enfermons nous-mêmes. Tant que nous ne parviendrons pas à mettre fin à ces frontières, nous ne serons jamais capables de trouver les ressources que nous portons en nous. Nos trésors intérieurs sont éparpillés sur ces murs brisés…"

 

Logistique 

 

 

Le défi principal du film était d'assurer l’intégrité et la cohérence de l’univers du film, qui a été tourné sur 3 continents différents, avec des variations climatiques et esthétiques extrêmes. La logistique est devenue rapidement la plus grosse contrainte : les 700 costumes créés par le designer Naz Erayda, qui avait déjà travaillé avec le réalisateur sur ses précédents films, ainsi que les accessoires, les armes ont été emballés et transportés dans d’énormes caisses, d’Istanbul à Détroit, puis de Détroit en Anatolie, et enfin d’Anatolie à Cologne. 

 

Détroit pour décor

Pour représenter un monde désolé et futuriste, le réalisateur a choisi de planter le décor à Détroit. Il explique ainsi son choix : "Pendant que je travaillais encore sur le scénario, j’ai décidé d’entamer mes premières recherches pour trouver cette ville. Les textes sacrés que j’ai étudiés parlaient d’une ville en ruines. Je n’ai pas obtenu l’autorisation de tourner à Tchernobyl… En 2012, j’ai pensé à la ville de Détroit, qui était la première ville à me venir à l’esprit quand je songeais à des villes désertées.

Sur le trajet entre New York et Détroit, j’ai d’abord vu les usines automobiles abandonnées, puis les aciéries et les sites industriels qui étaient devenus des ruines. Ce que je recherchais surtout, c’était une ville à l’architecture

plus classique que celles des villes aux lignes ultra-modernes, et dont l’arrière-plan était la désintégration industrielle. Alors j’ai fait les mêmes recherches dans la région de la Ruhr en Allemagne, où j’ai trouvé  d’anciennes mines et aciéries. J’ai donc commencé le tournage dans plusieurs quartiers de Détroit et de ses environs, et continué à Bonn, Bochum, Cologne, Wuppertal et Düsseldorf. Tourner à plusieurs endroits a transformé notre aventure en puzzle géant, et nous n’avons trouvé l’atmosphère souhaitée qu’à l’issue de deux années."

 

ACTEURS

 

JEAN-MARC BARR

 

Jean-Marc Barr est un acteur, réalisateur, producteur et photographe, né le 27 septembre 1960, d’un père américain, officier de l’US Air Force, et d’une mère française. Il partage ainsi son enfance entre l’Allemagne, la France et les États-Unis.

Dès 1987, le réalisateur John Boorman lui offre son premier véritable rôle au cinéma dans Hope and Glory. Mais c’est Luc Besson qui le révèle au grand public, en lui offrant d’incarner Jacques Mayol dans Le Grand Bleu (1988).

En 1990, le réalisateur Danois Lars Von Trier le choisit pour Europa.

C’est le début d’une longue collaboration : Breaking The Waves (1996), Dancer In The Dark (2000), Dogville (2003), Manderlay (2005), Le Direktør (2006) et Nymphomaniac (2013). 

En 1998, Jean-Marc Barr crée avec Pascal Arnold la société de production Toloda pour laquelle ils signent deux trilogies : Lovers (1999), Too Much Flesh (2001) et Being Light (2003). Suivis de : Chacun Sa Nuit (2006), American Translation (2011) et Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui (2012).

REALISATEUR

Semih Kaplanoğlu est un réalisateur turc né en 1963. Il fait ses études de cinéma à l’Université de Dokuz Eylül à Izmir et réalise son premier long métrage Away From Home en 2001, pour lequel il reçoit le prix du Meilleur Réalisateur au Festival International du Film de Singapour. En 2005, son second film, La chute de l’ange, est présenté en première mondiale au Forum de la Berlinale et reçoit le Prix du Meilleur Film à Nantes, Kerala et au Festival Alternativa de Barcelone.

Entre 2005 et 2010 il commence à travailler sur la trilogie de Yusuf

nommée ainsi d’après le nom du personnage principal de chacun de ces films. La première partie de cette trilogie Yumurta (OEuf), est projetée en première à la Quinzaine des Réalisateurs et a remporté le Prix du Meilleur Réalisateur aux festivals internationaux de Fajr, Valdivia et Bangkok.

En 2008, Süt (Lait) est projeté en première au Festival de Venise, puis à de nombreux festivals partout dans le monde qui lui valent plusieurs prix internationaux.

Son dernier film Bal (Miel), le troisième de la trilogie, a gagné le prestigieux Ours d’Or à la 60ème édition du Festival de Berlin. En 2013, il réalise un court-métrage dans le cadre du projet « Future Reloaded » du 70ème Festival de Venise.

Il a aussi écrit de nombreux articles au sujet des arts plastiques et du cinéma qui ont été traduit dans plusieurs langues et publiés dans des divers magazines et journaux entre 1987 et 2003. Kaplanoğlu est membre de l’Académie européenne du cinéma et l’Asian Pacific Screen Academy.

 

Il explique la genèse de création du film : "Après Miel, j’ai entamé un long voyage dans des myriades de régions à travers le monde. Pendant cette coupure, j’ai compris quelque chose d’essentiel : il n’y a absolument aucune différence entre les peuples qui vivent dans les pays que nous appelons traditionnellement les pays « développés » et ceux qui vivent dans les régions les plus pauvres du globe. 

J’ai aussi compris que l’humanité est - a toujours été, et sera toujours - la même. J’ai compris combien nos connaissances, nos avancées technologiques ou notre capacité à acquérir une existence plus confortable ne nous faisaient pas progresser humainement. L’arrogance, l’égoïsme et l’insatiabilité sont toujours de mise partout et à toutes les époques. Lors d’un séjour à La Mecque, j’ai rencontré des gens qui venaient des quatre coins du monde pour se réunir autour de la Kaaba. Parmi ces centaines de milliers de pèlerins, il y avait des pauvres, des riches, de toutes origines ethniques et géographiques. C’est cette expérience qui m’a donné l’idée du scénario de La Particule humaine. Chacun dans cette foule immense était venu dans un seul et même but : se confronter à son ego, ses faiblesses, pour en repartir purifiée. L’histoire d’Erol, le personnage principal, est celle

d’un homme qui remet en question son égo, ses certitudes, tout ce qu’il croyait être vrai. Pour ce faire, il a besoin d’une personne qui puisse le guider dans son voyage intérieur, avec qui il pourra déconstruire son être pour ensuite le remodeler. Toutes les difficultés qu’un individu peut ressentir à l’intérieur de lui-même sont transfigurées en phénomènes extérieurs dans le film : la sécheresse, la faim, les guerres, les réfugiés, les modifications génétiques. Je pense que l’intérieur et l’extérieur sont intimement liés et que nous ne pouvons espérer régler ce qui se passe autour de nous sans avoir au préalable équilibré ce qui se passait

en nous. Avec La Particule humaine, j’ai essayé de représenter cette interconnexion."

PHOTOS

© Kaplanfilm - Heimatfilm - Sophie Dulac Productions - The Chimney Pot - Galata Film - TRT - ZDF - ARTE FRANCE CINEMA 2017

AFFICHES


GENERIQUE

La particule humaine (Grain / Bugday), 2017, Semih Kaplanoglu, France/Allemagne/Turquie/Suède/Qatar.

Format d'image :  2.35. Noir et Blanc.

Réalisateur : Semih Kaplanoglu.

Scénario : Leyla Ipekci, Semih Kaplanoglu.

Durée : 2h03.

Productions Kaplan Film, Heimatfilm, Sophie Dulac Productions, The Chimney Pot, en co-production avec Film i Väst.

Distribution : Sophie Dulac Distribution.

Producteurs : Semih Kaplanoglu Nadir Operli.

Co-producteurs : Jessica Ask, Bettina Brokemper, Sophie Dulac, Olivier Père, Johannes Rexin, Michel Zana, Fredrik Zander, Mike S. Ryan (line procteur à Détroit).

Producteurs associés : Alexander Bohr, Asli Erdem.

Effets spéciaux : Alex Hansson (superviseur).

Directeur de la photographie : Giles Nuttgens.

MontageOsman Bayraktaroglu, Ayhan Ergürsel, Semih Kaplanoglu.

Décorateur de production : Naz Erayda.

Direction artistique Miles Michael , Thorsten Sabel, Mesru Tezel.

Costumes : Naz Erayda.

Casting : Beatrice Kruger.

Musique : Mustafa Biber.

Interprètes :  Jean-Marc Barr (Erol), Ermin Bravo (Cemil), Grigoriy Dobrygin (Andrei), Cristina Flutur (Alice), Lubna Azabal (Beatrice), Mila Böhning (Tara), Hal Yamanouchi (Leon), Jarreth J. Merz (Viktor Rerberg), Nike Maria Vassil (Professeur Asli Yurtcu), Rainer Steffen (Prof. Ekrem Aktolga), Hoji Fortuna (Alexandre), Garrett Thierry (Garde), Brett Storm (Officier de police), LaTrallo Presley (Un manifestant)...

Date de sortie française : 10 Octobre 2018.

 

 



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