Un soir d'Hiver aux docks d'Hoboken, un homme questionne un veilleur de nuit chargé de surveiller un mystérieux bateau. L'homme demande " C'est bien le bateau du cinéma? ". Le gardien lui apprend que c'est effectivement celui-ci et qu'il contient une importante cargaison d'explosifs.
L'homme est un impresario chargé de trouver une actrice pour le producteur et réalisateur Denham. Il revient bredouille car personne ne veut partir pendant plusieurs mois pour une destination inconnue!
Denham part alors seul à la recherche d'une actrice, il déniche une jeune fille qui tentait de voler une pomme à un marchand. C'est une figurante au chomage, il la convainc, sans mal, de partir pour un long voyage de plusieurs mois, c'est de l'argent, de l'aventure et la gloire...
L'adjoint du capitaine, Driscoll, commençe à s'intérésser à cette belle inconnue qui tourne un bout d'essai avec Denham. Ce dernier révèle bientôt les raison de son voyage : sur l'ile de Skull Island (l'ile du crâne), jusqu'alors inconnue des cartes de navigation, des indigènes vénèrent un dieu monstrueux que Denham voudrait bien filmer.
Arrivés sur l'ile, toute l'équipe du film, accompagnée de Driscoll et de quelques marins, sème le trouble dans la fête indigène qui a lieu. Le chef du village se fache mais finit par se calmer à la vue de Ann Darrow, la comédienne aux cheveux d'or, qu'il veut finalement acheter... L'équipe du tournage finit par se retirer mais Ann est capturée par les indigènes durant la nuit.
Elle est attachée à un autel derrière une imposante muraille de pierres pour être offerte au Dieu Kong. Au moment où Driscoll et quelques hommes arrivent pour la secourir, un singe monstrueux de vingt mètres de haut vient s'emparer de la belle et l'emporte au coeur de la forêt. Une équipe part à sa recherche en suivant les traces laissées par le singe gigantesque. Durant leur quête, ils sont ataqués par des dinosaures et les survivants ne doivent la vie que grace aux grenades à gaz qu'ils ont emporté. Les hommes traversant une gorge profonde sur un pont formé par un tronc d'arbre abattu, Kong va secouer l'arbre pour les faire tomber dans le précipice. Seul Driscoll échappe de justesse à l'hécatombe en se cachant dans une grotte.
Le singe géant emporte l'inconnue dans son repaire, suivi de Driscoll... Pendant une bataille qui oppose Kong à un ptérodactyle, Driscoll profite de la diversion pour sauver Ann et la ramène au village indigène. Furieux, le singe géant s'aperçoit de la fuite de sa belle captive et retourne au village, force les portes, et décime la population du village. Finalement, la folie furieuse du géant est stoppée sur la plage par les grenades à gaz de l'expédition... Denham saisit l'occasion pour le faire transporter sur le bateau, enchainé...
A New-York, le singe est présenté comme la huitième merveille du monde dans un grand théatre. Des milliers de personnes se pressent le soir de la première où il est présenté avec l'équipe qui l'a capturé. Au moment où Ann et Driscoll officialise leur mariage, Kong devient furieux et brise ses chaines semant la panique dans le théatre et dans la ville. Il renverse voitures, métro et part à la recherche de Ann, balayant tout sur son passage!
Driscoll et Ann se réfugient au dernier étage d'un hôtel, Kong ne tarde pas à les retrouver et passe sa main par la fenêtre de la chambre pour s'emparer de la belle. Il l'emporte bien vite vers le plus haut sommet de la ville : le gratte-ciel de l'Empire State Building. Impuissants, la police fait finalement appel à une escadrille de chasseurs de combat qui lui tire dessus à la mitrailleuse. Le singe a juste le temps de poser Ann sur une corniche avant de tomber au sol, criblé de balles. Denham arrive sur la dépouille du géant abattu et déclare : "Ce ne sont pas les balles qui l'ont tué : c'est la belle qui a tué la bête."
Note : King-Kong, un film de science-fiction ? Certainement pas puisqu'il ne correspond pas à la définition du thème, plutôt un film fantastique dans la plus pure tradition. Il n'est présent ici que pour deux raisons essentielles : les effets spéciaux, qui furent précurseurs de nombreux films, et comme film étalon, référence de toute une génération d'écrivains et de réalisateurs de SF. Ray Bradbury, entre autres, s'est dit particulièrement influencé par le film et l'on note de nombreux parallèles avec cette oeuvre dans tous les films SF des dernières années.
Le thème de la bête transposée de sa jungle natale vers un monde étranger semble éternel : La saga Alien (ou Predator) ne sont que des réécritures modernes... King-Kong reste le modèle des films de monstres qui ont suivi!
Merian C.Cooper, père de King-Kong, déclarait : "J'ai commencé à penser à King-Kong vers la fin de 1931. Je désirais me rendre auparavant en Afrique pour tourner un film sur les gorilles, c'était malheureusement l'époque de la Dépression et personne ne se décidait à immobiliser d'importants capitaux pour financer un très long voyage. J'ai alors suggéré à mon ami David O.Selznick (président de la RKO) de réaliser un film en studio, un film dont le héros serait un gorille géant. Je voulais que l'on dise -Vous allez voir l'aventure la plus fantastique, la plus extraordinaire qu'on ait jamais vue sur grand écran."
Que reste-t-il du film près de 80 ans plus tard ? Au delà de la simplicité de l'action, il faut rendre un hommage aux effets spéciaux novateurs et à un film sans temps morts, préfigurant l'action non-stop des années 80, puis 90... Ce n'est pas au détriment du poésie narrative très présente magnifiée par le noir et blanc, mais l'on peut être également charmé par la version colorisée, qui constitue une superbe collection de tableaux chromatiques...
King-Kong reste une succession d'effets spéciaux époustouflants, ponctués par des scènes de pur sadisme, pouvant certainement choquer à l'époque, l'écrasement des indigènes, les marins, les indigènes puis le New-Yorkais mâché par Kong.
Opposée à ces effets "gore", la plus totale poésie apparaît à d'autres moments : le déshabillage de la belle par la bête ou l'escalade et la chute du singe géant de l'Empire State Building, symbole ultime -et phallique- de l'Amérique et du monde occidental dans les années 30.
La naissance de Kong
Dans les années 20, de nombreuses expéditions plus aventurières que scientifiques font état de créatures mystérieuses et terrifiantes découvertes dans les îles de Sumatra. Il n'en faut pas plus pour exacerber l'imagination des scénaristes hollywoodiens. Cooper se pencha sur l'idée de ce qui pourrait arriver à un animal préhistorique immergé dans une ville contemporaine. Idée déja utilisée dans la transposition cinématographique du roman de Conan Doyle "Le Monde Perdu", réalisé en 1925 par Harry D.Hoyt, avec des trucages de Willis O'Brien.
Ernest Beaumont Schoedsack et Merian Coldwell Cooper, les réalisateurs, étaient deux aventuriers notoires, pilotes d'avion. La Dépression sévissait et les financiers des studios opéraient des restrictions draconiennes sur chaque tournage. Lorsqu'un film était terminé, cela relevait du miracle!
Merian C.Cooper conclut que s'il fallait réaliser un film comme King-Kong, un budget conséquent était nécessaire. Pour convaincre immédiatement les investisseurs, Cooper réalisa un film de dix minutes présentant King-Kong dans plusieurs scènes chocs qui seraient incluses, par la suite, au long métrage, demande à deux artistes, Larrinaga et Crabbe, de réaliser une série de grands croquis. Le premier représente King Kong sur le sommet de l'Empire State Building mitraillé par des avions et tenant une femme dans sa main. Le deuxième illustre la scène pendant laquelle Kong secoue l'arbre sur lequel sont accrochés les marins. Il y en eu douze, pendant le tournage, tous furent " reproduits méticuleusement en séquences réelles " (Midi-Minuit Fantastique, N°6, Juin 1963).
La Production 601
La Production 601, tel était le nom de code du tournage de King Kong dans la production de la RKO. Le film a entièrement été tourné dans le studios RKO-Pathé à Culver City. Il comprenait onze plateaux. L'un des décors les plus impressionnants était celui de Skull Island. Il s'agissait en fait d'un décor déja utilisé dans " Le roi des rois " et représentant la ville de Jérusalem! Le mur d'enceinte fut recouvert de sculptures indigènes et appareillé d'une végétation. Au centre, une lourde porte en bois de deux battants fut installée et les piliers du temple de Jérusalem furent recouverts de mousse et de lierre puis transformés en ruines...
De même pour le village, qui avait déja été utilisé pour "L'oiseau de paradis" de King Vidor.
Les seuls éléments de Kong construits à leur taille réelle étaient un bras géant articulé avec une main, ainsi qu'une jambe et un pied. Pour le buste, il fallut quarante peaux d'ours et trois hommes pilotaient cet ensemble articulé. A la sortie du film, les plus folles rumeurs courèrent : King-Kong n'était qu'un humain sous une peau de singe, ou King-Kong est un singe réel de 3 mètres de haut! D'autres critiques se lançèrent dans des hypothèses sur les effets spéciaux : on parla de découpage de la pellicule.
Lors de la sortie du film, les producteurs et les distributeurs trouvant l'arrivée de Kong longue à venir amputèrent le film de la première bobine.
Le film sortit simultanément et en exclusivité dans deux des plus grands cinémas du monde (en 1933), le Radio City Music Hall et le New Roxy, à raison de 10 000 places par séances et 10 scéances par jour! Les recettes s'élevèrent à 89 931 000 dollars pour seulement les 2, 3, 4 et 5 Mars 1933...
King-Kong ressortit en exclusivité aux USA en 1938, 1942, 1946, 1952, 1956 et 1970. Le film fut programmé à la télévision américaine en mars 1955 durant sept jours en multi-diffusion, soit seize diffusions en une semaine.
Lors de sa ressortie en 1938, King-Kong fut amputé des scènes des plus choquantes par le puritain Code Hayes. Quatre coupures furent effectuées : la scène où le brontosaure secoue le marin dans ses machoires, le déshabillage de Fay Wray par le monstre, la destruction du village par Kong, les indigènes écrasés où machés, ainsi qu'un New-Yorkais, la scène (pourtant impressionnante de masochisme) où Kong se trompe de femme et la laisse tomber sur le macadam...
Toutes ces scènes ne furent réinsérées qu'à partir de 1972 !
En France : Le cas King-Kong
La sortie française du film est plus controversée : une première a lieu le samedi 9 Septembre 1933 à 9h30 au Marivaux Pathé Nathan pour les exploitants et la presse. Le film est jugé trop simpliste, le film ne sera pas diffusé dans les grands circuits traditionnels... Le film est tronqué de sa première bobine, car l'arrivée du monstre est jugée trop longue.
La censure s'en prend même au film : " King-Kong est un film dangereux pour les enfants ", il est interdit aux moins de 13 ans. La critique est quasiment unanime pour descendre le film aux enfers : " ...il aurait fallu un homme de plus de talent pour nuancer ces tableaux de cauchemar... le sujet est d'une candeur enfantine, car les auteurs ont évité au récit tout ce qui pouvait apporter un élément de pensée intéressant . Nous sommes en présence d'un conte puéril, à l'échelle de la mentalité américaine, qui ne s’embarrasse pas de soucis de philosophie ou d'ironie ", déclarait Emile Vuillermoz dans " Le temps " daté du 23 Septembre 1933.
La revue française L'Illustration du 23 septembre 1933 contient 2 pages sur King Kong, où le journaliste et critique Robert de Beauplan, tente d’expliquer, de manière faussée-les secrets des trucages du film à l'aide de croquis. Il écrit : « En raison même de son irréalité, ce film est moins angoissant qu’on pourrait le penser. Par contre, il déconcerte par sa réalisation. Si on laisse de coté les scènes épisodiques des autres monstres, obtenues avec une relative facilité par le grossissement de maquettes minuscules et articulées, d’une façon analogue aux dessins animés, la difficulté, de prime abord insurmontable, était de conserver l’échelle entre King Kong et les êtres humains auxquels il est mêlé. Car le rôle de King Kong est nécessairement tenu par un homme, aux dimensions normales, revêtu d’une peau et d’un masque de gorille. » (!)
D'autres comme Jean Wahl dans "Pour Vous", revue de cinéma terminait son article par "Je ne crois pas que King-Kong créé de l'angoisse , inspire la peur ou l'émotion, c'est une curiosité photographique ".
L'unanimité de la critique française ne se retourna que tardivement dans les années 1965 où le film fut totalement réhabilité notamment sous l'impulsion de Ado Kyrou et dans des revues comme "Midi-Minuit Fantastique" (Novembre 1962).
La scène perdue
Dans le scénario original, une scène dite de l'araignée est mentionnée, au moment où les marins tombent dans le précipice, ils sont dévorés par une araignée géante. La scène a été dessinée par O'Brien, et certains spectateurs affirment avoir vu la scène durant leur jeunesse (par exemple en 1970, lors de sa ressortie dans un cinéma de Nice). Ces images ont elles été ajoutées pour des copies réservées à l'exportation ou est-ce un canular bien orchestré?
Le cri de Kong
Le cri de King-Kong est l'oeuvre de Murray Spivack, le directeur du son de la RKO agé de 31 ans. Il n'existait pas de son authentique dans la sonothèque de la RKO pour représenter la force d'un singe géant. Il fut donc décider d'en cmposer un à partir du rugissement d'un tigre passé à l'envers, au ralenti et réenregistré. Mais le son était trop court, il fallait trouver un cri pouvant durer plus de trente secondes. On ajouta alors le feulement d'un tigre, et un morceau d'aboiement de chien, suivant la même technique.
E.B. Schoedsack est né à Council Bluffs dans l'Iowa, le 8 juin 1893. Il commence sa carrière cinématographique comme cameraman dans les studios Keystone en 1914, puis sert dans les services cinéma des armées durant la première guerre mondiale. Il devient ensuite cameraman d'actualité avant de rencontrer Merian C.Cooper. Schoedsack réalisa indépendamment Rango (1931) où les héros étaient deux singes
Merian C. Cooper a longtemps bourlingué comme capitaine dans l'armée américaine avant de rencontrer E.B. Schoedsack. Il a même été fait prisonnier par les russes après avoir servi comme aviateur dans l'escadrille " Lafayette " pendant la campagne de Pologne !
Les deux hommes vont s'associer pour filmer les peuples d'Asie dans des productions comme Exode (Grass, 1925) ou Chang (1927). Dès 1928, ils réalisèrent un film plus ambitieux Les quatre plumes blanches , en combinant habilement documentaire exotique avec des scènes tournées en studio où jouaient de vrais acteurs.
Fay Wray, l'égérie du géant Kong, avait déjà tourné avec les deux réalisateurs dans le film " Les quatre plumes blanches ", aventures exotiques en Afrique. Même si elle reste pour beaucoup de cinéphiles, celle qui était dans la main de King-Kong, elle avait tourné avec les plus grands : d'Erich Von Stroheim dans " La marche nuptiale " (1928), Howard Hawks pour " La Patrouille de l'Aube " (1930), Maurice Stiller dans " La rue du péché " (1927), écrit par Josef Von Sternberg.
Pour King-Kong, Cooper avait juste dit à Fay Wray qu'elle aurait pour partenaire le plus beau et le plus grand brun des jeunes premiers hollywoodiens ". Pendant les périodes d'arrêt lors du tournage de King-Kong, Fay Wray pu tourner deux films : " Dr X " et " Masques de Cire " de Michael Curtiz ( 1932), qui sortirent avant le film de Schoedsack et Cooper.
Ses cris, lorsque King-Kong la prend dans sa main, restèrent longtemps célèbres. A tel point que la RKO les réutilisèrent pour d'autres films ! Vous pouvez les entendre à nouveau dans " Son of Kong ", où Fay Wray prête ses cris à Helen Mack dans la séquelle de King-Kong et dans " A game of death ", le remake des " Chasses du comte Zaroff " de Robert Wise.
Bruce Cabbot (Driscoll), avait déja tourné deux films sous son vrai nom Jacques De Bujac. Il eut également le temps de tourner des scènes d'un autre film " The Monkey's Paw " durant le tournage de King-Kong. Cet acteur quasi inconnu était issu d'une famille franco-canadienne du Nouveau-Mexique. Il fut engagé dans le film de Cooper et Schoedsack après un bout d'essai dans lequel il était suspendu à une corde. Les cinéphiles garderont de lui son personnage de Driscoll aux prises avec un singe géant, alors qu'il a tourné dans de nombreux films comme " Le dernier des mohicans " ou " Pas de pitié " (Show them no mercy )...
Noble Johnson interprète le chef du village indigène. Sa physionomie se prêtait aux rôles de composition : on le retrouve en chinois dans " Le mystérieux Docteur Fu Manchu ", en nubien dans " La Momie " (1931), en persan dans " Le Voleur de Bagdad ". Son personnage d'Ivan le valet dans " Les chasses du Comte Zaroff " des mêmes Cooper et Schoedsack, reste l'un des plus terrifiants.
Le capitaine Englehorn est interprété par Frank Reicher. Cet acteur d'origine allemande -né à Munich - était écrivain, metteur en scène et acteur. Il a fait de nombreuses tournées européennes avant de jouer dans de nombreux films à partir de 1915.
King-Kong reste l'interprète principal. Pour donner encore plus de crédibilité au personnage, il est cité au générique.
King-Kong (id.), 1933, Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper, Etats-Unis. Noir et Blanc. Son : Mono. Société : RCA.
Durée: 1h30 (Onze bobines).
Sociétés de production : RKO Radio-Pictures.
Distributeurs : .
Réalisateurs : Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper.
Scénario : James Creelman et Ruth Rose, d'après une histoire originale de Merian C.Cooper et Edgard Wallace.
Producteur exécutif :
Producteurs délégué : David O.Selznick.
Producteurs associés : Archie S.Marshek et Walter Daniels.
Directeur de la photo : Frederick Elmes.
Opérateurs : Edward Lindon, Verne Walker et J.O.Taylor.
Direction artistique : Caroll Clark et Al Herman.
Equipe technique : E.B.Gibson, Marcel Delgado, Fred Reefe, Orville Goldner et Carol Shepphird.
Montage : Ted Cheesman.
Musique : Max Steiner. Son : E.A.Wolcott.
Conseillers artistiques : Mario Larrinaga et Byron L.Crabbe..
Effets spéciaux photographiques : Willis O'Brien.
Interprètes : Fay Wray (Ann Darrow), Robert Armstrong (Charles Denahm), Frank Reicher (Englehorn), Bruce Cabot (Driscoll), Sam Hardy (Weston), Noble Johnson (Le chef indigène), Steve Clemento (le sorcier), James Flavin (Le lieutenant), Victor Wrong (Lumpy)...
Dates de sortie américaines : 2 Mars 1933 au " Radio City Music Hall " et au New Roxy de New-York et le 24 Mars 1933 au " Grauman's Chinese Theatre " à Hollywood.
Date de sortie française : 16 Septembre 1933 au " Marivaux " à Paris (en exclusivité pendant sept semaines). Doublage français dirigé par Jean de Limur.
Gilles Penso *****
Fruit de l’imagination fertile du producteur Merian C. Cooper, spécialisé dans les documentaires animaliers depuis le milieu des années 20, King Kong est devenu l’un des icônes les plus marquants du 7ème Art, tous genres confondus. Le film met en scène le cinéaste Carl Denham (Robert Armstrong) qui débarque avec son équipe sur l’île du Crâne. Fascinés par la chevelure blonde d'Ann (Fay Wray), l'actrice engagée par Denham, les insulaires l'enlèvent et l'offrent en sacrifice au dieu Kong, un gorille géant. Pour sauver la belle, l'équipe de Denham part à la poursuite du monstre dans une jungle hostile peuplée de dinosaures, le capture et le ramène à New York pour l’exhiber sous le nom de « La Huitième Merveille du Monde ». Mais le soir de la première, Kong s'échappe et emmène Ann au sommet de l'Empire State Building…
Pour apprécier pleinement King Kong, il faut le replacer dans son contexte historique : la grande dépression économique de 1933. Dans les dix premières minutes du film (absentes de la version française), nous voyons une société ravagée par la crise, les bas-fonds d’une ville, la misère et la déchéance. Dans la dernière partie, cette crise est symbolisée par un monstre destructeur qui s’abat sur la société. Le début est réaliste, la fin métaphorique. Entre ces deux parties, les séquences de l’île du Crâne ressemblent à un rêve, à un cauchemar. Dans cette jungle mythique, le ciel est constamment traversé par d'étranges reptiles volants et des créatures antédiluviennes ne cessent de surgir des buissons. Anthropophage, violent, hargneux, le gorille géant attire pourtant la sympathie, et lorsqu’il tombe du haut de l’Empire State Building, on ne peut s’empêcher d’écraser une petite larme. Les aviateurs qui abattent Kong sont d’ailleurs interprétés par les deux réalisateurs du film ! La beauté de cette monstrueuse histoire d’amour est transcendée par un noir et blanc quasi-expressionniste, de magnifiques décors influencés par Gustave Doré et une wagnérienne partition signée Max Steiner.
A l’origine, Cooper envisageait d’utiliser un vrai gorille et de l’emmener sur l’île de Komodo pour le filmer face à un varan. Mais la crise économique du début des années 30 empêcha une telle expédition. Finalement, c’est le magicien des effets spéciaux Willis O’Brien qui donna corps à Kong, en utilisant la technique alors balbutiante de l’animation image par image. Dans le film, le monstre velu est ainsi interprété par six figurines de 45 centimètres de haut manipulées dans des décors miniatures. Si, pour le spectateur d'aujourd’hui, les mouvements du gorille semblent saccadés et tremblotants, celui de 1933, lui, fut abasourdi par un spectacle alors révolutionnaire. King Kong ressemble ainsi à un gigantesque tour de magie réalisé par une extraordinaire équipe d’illusionnistes. Contrairement à ses contemporains Dracula et Frankenstein, King Kong ne repose ni sur une œuvre littéraire classique, ni sur le prestige de son réalisateur et de ses comédiens. C’est donc la force son motif thématique, superbe transfiguration du motif de la Belle et la Bête, qui lui vaut sa renommée, et son statut indiscuté de chef d’œuvre atemporel.
Son site : http://filmsfantastiques.blogspot.com/
Timothée Huerne ****
Ce site explique bien la version de 1933. Mais c'est assez dommage que King Kong est remporté si peu de succès à sa sortie en France étant donné que c'était un film novateur durant ces années là. C'est d'ailleurs pour rendre hommage à ce film que Peter Jackson réalise un autre King Kong en 2005. Sinon belle présentation ça résume bien les difficulté qu'ils ont subit.
Kevin Vanhoecke ****
L'article concernant le film de King Kong (1933) est globalement Très bien fait, complet mais peut être pas assez... je trouve qu'il manque quelques détails sur King Kong lui même, par exemple, comment à été réalisé cette "poupée" (quelle taille faisait-elle,...), comment les mouvement ont été développer, comment les scènes dans la foret avec Kong et les Dinosaures ont été tournées... Je pense que ça pourrait aider certains étudiants a faire une analyse entre les 3 King Kong (1933, 1976, 2005)ou tout simplement un exposé. Cette article mérite bien ses 4 étoiles voire 5 !
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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