Paul Lavond est un banquier respecté sur la place de Paris quand il est arrêté pour le vol et meurtre suite à une dénonciation calomnieuse de deux associés véreux et envoyé en prison... Des années plus tard, il s'échappe de l’île du Diable, avec Marcel, un scientifique qui travaillait sur une expérience permettant réduire les humains à la hauteur de quelques centimètres.
Après plusieurs jours de fuite, ils rejoignent une petite maison occupée par Malita, la femme handicapée de Marcel qui a poursuivi les expériences de son mari pendant sa captivité : dans le laboratoire plusieurs chiens miniatures sont là pour en témoigner.
Malheureusement, le processus de rapetissement annihile le cerveau des victimes, la seule façon de les commander et de les contrôler par la pensée. Un soir, Lavond est réveillé par d'étranges bruits. Il entre dans le laboratoire de Marcel et découvre que le savant et sa femme viennent de réduire Lachna, leur servante. Mais Marcel meurt subitement d'une crise cardiaque.
Désemparée par la mort de son mari, Malita implore Lavond de rester et de poursuivre avec elle l'œuvre du savant. Lavond va reprendre ses expériences, consumé par la haine envers les hommes qui l'ont trahi. Les créatures miniatures qu'il va créer vont lui servir à assouvir sa terrible vengeance...
Les poupées du diable est un film jubilatoire. Revu aujourd'hui, on pouvait craindre qu'il serait tombé dans la désuétude tant par son histoire que ses effets spéciaux, il n'en est rien. Cette histoire de vengeance machiavélique, portée par l'idée géniale de miniaturiser ses semblables afin de donner de la nourriture au plus grand nombre, est une réussite.
Les progrès de la science sont ici détournés pour être utilisées à des fins plus abjectes et méprisantes : les poupées seront des instruments de vengeance, manipulées par le revanchard Lavond. Ici pas de dinosaure préhistorique géant ou de King-Kong, les monstres sont réduits à quelques centimètres, mais sont capables de meurtre commandés à distance par la pensée.
Les effets spéciaux d'un haut niveau technique, le maquillage de Lionel Barrymore en vieille éploré et le plaisir de revoir Maureen O'Sullivan dans un Paris de studio très réussi complètent les différents prismes d'un film à redécouvrir.
Dans le film, le savant explique ses recherches sur la miniaturisation : en expliquant pourquoi il pense que rétrécir les gens et les animaux est une bonne idée : "Lavond, mon ami, il y a des millions d'années, les créatures qui parcouraient ce monde étaient gigantesques. En se multipliant, la terre ne pouvait plus produire assez de nourriture. Pensez-y, Lavond: chaque créature vivante réduite à un sixième de sa taille. Un sixième de son besoin physique. De la nourriture pour six personnes au lieu d'une!"
C'est aussi le point de départ de la démonstration pour le film Downsizing sorti début 2018.
Inspiré du roman " Brûle sorcière brûle " de Abraham Merritt, l'adaptation cinéma est signeé Garrett Fort, Guy Endore et Tod Browning lui-même, ainsi que Erich Von Stroheim, célèbre pour avoir réalisé les films muets Folies de femmes (1921) et Les Rapaces (1923), mais aussi pour ses interprétations dans des grandes oeuvres cinématographiques telles que La Grande illusion de Jean Renoir et Boulevard du crépuscule de Billy Wilder
Le film a bénéficié d'une ressortie dans les salles françaises en 2009, avec des copies remastérisées.
EFFETS SPECIAUX
Les incrustations sur la pellicule sont une innovation pour l'époque mais si on regarde bien les animaux rétrécis ne projettent pas d'ombres lorsqu'ils se déplacent. C'est particulièrement visible avec les chiens sur la table de laboratoire et le cheval galopant sur le bureau de Radin.
Dans la scène où Lachna est sur le lit de Coulvet pour le poignarder, elle ne projette pas d'ombre sur la couverture du lit, et ne met fait aucune marques de pas sur la couverture quand elle marche dessus.
Mais pour certaines scènes et pour que l'illusion soit parfaite, le réalisateur a demandé au chef décorateur Cedric Gibbons de construire, spécialement pour le film, des décors démesurés comme dans la scène où la poupée ouvre la porte de la chambre d'enfant. Ces effets spéciaux déjà novateurs pour l'époque continuent à impressionner aujourd'hui par leur qualité. Plusieurs des techniques utilisées ici le seront à nouveau dans le film de Jack Arnold : L'Homme qui rétrécit en 1957, soit vingt et un ans plus tard!
Le réalisateur Tod Browning a été surnommé "l'Edgar Poe du cinéma" car il a été l'auteur de plusieurs films cultes aux frontières du surnaturel, de l'horreur et du film noir mais toujours empreints d'une dimension poétique. C'est l'un des grands réalisateurs du cinéma fantastique des année 1920-1930, réalisant de nombreux films à succès tels que Dracula (1931), La Freaks, la monstrueuse parade (1932) ou encore Marque du vampire (1935).
Henry B. Walthall était un acteur de scène respecté qui est devenu l'acteur fétiche du réalisateur D.W. Griffith. Né en 1878 en Alabama, Walthall entreprit une carrière de juriste mais quitta la faculté de droit en 1898 pour s'engager dans l'armée américaine afin de se battre dans la guerre hispano-américaine. De retour de la guerre, il décida de prendre une carrière d'acteuri, et voyagea à New York pour faire sa marque sur Broadway où il fait ses débuts en 1901.
Son ami et collègue James Kirkwood l'a présenté à Griffith, qui connaissait déjà la réputation de Walthall en tant qu'acteur de théâtre. Il a engagé Walthall pour apparaître dans le film Sacrifice d'un condamné (1909), le premier des nombreux films qu'ils feront ensemble. Il apparaît en Sudiste, dans le mythique Naissance d'une nation (1915).
Durant les années 1920-1930, il apparaît peu et surtout dans des films mineurs mais la période sonore relance sa carrière.. Il avait une allure distinguée et sa voix, contrairement à celle de beaucoup d'autres grandes stars du cinéma muet, était parfaitement acceptable. Il apparaît dans des productions telles que Judge Priest (1934) de John Ford et Les poupées du diable (1936) de Browning. Il a été embauché par le réalisateur Frank Capra pour tourner Les horizons perdus de Capra (1937), mais avant que le film ne débute la production il décedera de la grippe, le 7 juin 1936.
TOD BROWNING
Les Poupées du diable est la quatrième collaboration entre Tod Browning, le réalisateur et l'acteur Lionel Barrymore. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur La Morsure (1927), Le Talion (1928) et sur La Marque du vampire (1935), juste un an avant Les poupées du diable.
MAUREEN O'SULLIVAN
On peut redécouvrir dans le film, la très belle Maureen O'Sullivan, rendue célèbre grâce à son interprétation de Jane, la compagne de Tarzan, interprété par Johnny Weissmuller, dans les sept films de la série de 1932 à 1942. Elle interprète ici Lorraine Lavond, la fille du père vengeur, éprise du chauffeur de taxi Toto dans le Paris de l'avant-guerre.
Les poupées du diable(The Devil-Doll), 1936, Tod Browning, Etats-Unis.
Réalisateur : Tod Browning.
Durée : 1h18. Son : Mono (Western Electric Sound System. Ratio d'image : 1.37.
Productions : Metro-Goldwyn-Mayer (MGM).
Producteurs : Tod Browning et E.J. Mannix.
Directeur de la photographie : Leonard Smith.
Montage : Fredrick Y. Smith.
Direction artistique : Cedric Gibbons.
Scénario : Garrett Fort, Guy Endore et as Eric Von Stroheim, d'après une histoire de Tod Browning, adapté du roman de Abraham Merritt, Richard Schayer (contributeur aux dialogues, non crédité).
Musique : Franz Waxman.
Interprètes : Lionel Barrymore (Paul Lavond), Maureen O'Sullivan (Lorraine Lavond), Frank Lawton (Toto), Rafaela Ottiano (Malita), Robert Greig (Emil Coulvet), Lucy Beaumont (Mme. Lavond), Henry B. Walthall (Marcel), Grace Ford (Lachna), Pedro de Cordoba (Charles Matin), Arthur Hohl (Victor Radin), Juanita Quigley (Marguerite Coulvet), Claire Du Brey (Mme. Coulvet), Rollo Lloyd (Le détective)...
Date de sortie : 10 Juillet 1936 (Etats-Unis), 15 Mars 2009 (France).
Les poupées du diable
Audio : Anglais
Sous-titres : Français
Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l'Europe. Plus d'informations sur les formats DVD/Blu-ray.).
Studio : Warner Bros.
Date de sortie du DVD : 14 octobre 2015
Durée : 75 minutes
Dans la collection "Les Trésors Warner" - Collection horreur et science-fiction.
AVIS SFSTORY : ****
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
Chers visiteurs,
Nous avons créé ce site avec passion pour vous offrir des informations sur les films 🤖 fantastiques et de 🛸 science-fiction.
Pour nous aider à faire vivre SFStory, tous vos achats par l'intermédiaire des liens images ci-dessous, nous permettrons de boire quelques 🍺 bières mais nous aiderons surtout à développer le site pour continuer à répondre à vos attentes.
Un grand merci d'avance pour votre soutien !
Rechercher sur SFStory :
SFSTORY - Cent ans de cinéma de science-fiction
Toutes les photographies et jaquettes de ce site web sont protégées par les lois sur le copyright. Tous documents visuels de ce site sauf mentions particulières sont la propriété des auteurs ou des studios de cinéma respectifs. Vous n'êtes autorisés à télécharger et à imprimer tous les documents visuels que pour une utilisation dans le cadre privé. Pour les jaquettes (covers), uniquement dans le cadre d'un remplacement d'un original perdu ou détérioré. L'éditeur de ce site ainsi que son hébergeur ne sauraient être tenus pour responsable d'une utilisation autre que celle prévue dans cette mise en garde.
Les textes du site sauf mentions particulières du nom de l'auteur de certains articles ou critiques sont la propriété du sitemestre.
Les liens externes pour des sociétés ou des sites à caractères commerciaux ne sont là que pour vous informer de la possibilité de visionner les livres, films ou séries TV nommés. SF-Story ne peut être tenu responsable des transactions effectuées à partir de ces liens. Vous devez accepter ces conditions pour accéder au site.
SF Story n'a qu'un seul but : vous faire apprécier le cinéma de science-fiction!