L'ARMEE DES DOUZE SINGES (1995)

L'histoire

En l'an 2035, les quelques milliers d'habitants qui restent sur notre planète sont contraints de vivre sous terre. La surface du globe est devenue inhabitable à la suite d'un virus ayant décimé 99% de la population. Les survivants mettent tous leurs espoirs dans un voyage à travers le temps pour découvrir les causes de la catastrophe et la prévenir. James Cole, hanté depuis des années par une image incompréhensible, est désigné pour cette mission.


L'AVIS DE SF-STORY****

POINTS POSITIFS ET NEGATIFS

+  Un thriller futuriste entre rêve et réalité, raison et folie.

- Un film complexe, un univers sans repère pouvant déstabiliser le spectateur (mais n'est-ce pas le but?)

 

HORS-CHAMP*

Genèse

 

L'idée originale de L'Armée des douze singes provient du court métrage français La Jetée (1962), réalisé par Chris Marker. Ce film expérimental, principalement composé de photographies fixes, raconte l'histoire d'un homme envoyé dans le temps pour sauver un monde post-apocalyptique. La Jetée est célèbre pour sa narration atypique qui utilisait des images fixes pour raconter une histoire de voyage dans le temps post-apocalyptique. Le producteur délégué Robert Kosberg, fan du film, présente le projet à Universal Pictures,  avec l'accord du réalisateur Chris Marker. Le studio achète les droits et souhaite en faire un remake. 

Le scénario du film est confié à David Peoples et sa femme, Janet Peoples. David Peoples était déjà connu pour son travail sur des films tels que Blade Runner. Le couple a adapté et élargi les idées de La Jetée, en ajoutant de nouveaux éléments et en développant une histoire plus complexe. Une partie du court métrage et du film se situent dans un aéroport.

 

La combinaison de l'inspiration originale de La Jetée, de l'écriture créative des Peoples, et de la vision unique de Terry Gilliam a contribué à faire de L'Armée des douze singes un film marquant et mémorable, devenu culte,  dans le genre de la science-fiction.

Un scénario pour Gilliam

 

En 1994, Terry Gilliam apprend que le studio Universal était intéressé par le film, Il est choqué d'une part parce qu'il pense que ce genre de film ne sera pas soutenu par les grands studios  et d'autre part parce que lui et Universal s'étaient violemment opposés à propos de Brazil dix ans plus tôt. Le film avait été remonté par le studio contre sa volonté.

 

Le producteur Charles Roven souhaite Terry Gilliam comme réalisateur. Le réalisateur ne veut réaliser ce film que s'il avait la main mise sur le final cut. Un accord est établi entre le réalisateur et le studio à condition qu'il engage Bruce Willis pour garantir un bon week-end d'ouverture avec un acteur "bankable", que le budget reste modeste (29 millions de dollars), occasionnant des économies de production, et que le film ne dure pas plus de 2h15 et qu'il ne soit pas interdit aux moins de 18 ans! Il est vrai que le studio Universal connait des déboires avec Waterworld de Kevin Reynolds qui explose son budget (175 millions de dollars) !

 

Le réalisateur est impressionné par le scénario du film parce qu'il abordait certains des thèmes qu'il avait traités dans son film précédent, Brazil (1985). Bien connu pour son style visuel particulier et ses thèmes narratifs complexes, le réalisateur a été attiré par le scénario du film, prolongeant le court métrage français La Jetée de Chris Marker, bien que Terry Gilliam n'avait pas vu lorsqu'il l'a réalisé ! L'intrigue complexe et le thème du voyage temporel correspondaient bien à son approche artistique . 

La bataille du final cut

 

Lorsqu'il apprend  que Casey Silver, alors directeur d'Universal, soutenait fermement le nouveau projet et qu'aucune des personnalités avec lesquelles il s'était heurté à propos de Brazil n'allait le bloquer ou le torpiller, Terry Gilliam a validé l'accord...alors qu'il vient juste d'abandonner son projet d'adaptation du Conte de deux cités de Charles Dickens.

 

Le projet Twelve Monkeys offrait pour le réalisateur, l'opportunité de travailler avec un budget plus important et un casting attractif. À cette époque, Gilliam avait déjà acquis une réputation de réalisateur talentueux avec des films comme Brazil et Les Aventures du baron de Münchhausen, mais il avait souvent lutté contre des contraintes budgétaires et des interférences de studio. L'Armée des douze singes lui a donné la chance de travailler dans un cadre de production plus favorable tout en conservant une certaine liberté créative, bien que le budget réduit a nécessité d'utiliser de nombreux accessoires fabriqués à partir de matériaux bon marché et de nombreuses scènes ont été tournées dans de véritables usines abandonnées et des bâtiments décrépis : les scènes de l'asile d'aliénés ont été tournées dans l'Eastern State Penitentiary, une prison de Philadelphie aujourd'hui désaffectée.

  

L'armée des douze singes permettait d'explorer des thèmes qui intéressaient profondément Terry Gilliam, tels que la perception de la réalité, la folie, et les dystopies, qui sont des éléments récurrents dans son œuvre. Une sorte de Philip K.Dick ayant pris possession d'une caméra!

Projections test

 

Le premier montage du film n'ayant pas été très bien accueilli lors des projections tests, plusieurs personnes impliquées dans le film ont envisagé d'apporter des changements majeurs. Cependant, le producteur Charles Roven et le réalisateur Terry Gilliam, qui avaient assisté aux projections et discuté avec les spectateurs, ont estimé que même si les spectateurs avaient certains problèmes avec le film, ils l'avaient généralement aimé. Comme Gilliam avait le dernier mot, il a finalement décidé de le conserver tel quel. À sa sortie, le film a rapporté plus de cinq fois son budget, soit 168 M$ pour 29M$ investis. Le film a été tourné principalement à Philadelphie et Baltimore de février à mai 1995. 

Terry Gilliam lors du tournage

Twelve Monkeys

 

Le titre du film L'armée des douze singes s'inspire d'un passage du roman de L. Frank Baum publié en 1919La magie d'Oz", dans lequel le roi Nome et Kiki Aru convainquent douze singes qu'ils disposeront d'une réserve de nourriture inépuisable s'ils deviennent des soldats servant le roi. Un court extrait du film Le mystère Andromède (1971), montrant un singe en train de mourir, est vu sur la télévision de la salle de séjour pendant un reportage sur la cruauté de l'utilisation d'animaux dans la recherche médicale.

L'histoire du film se déroule en 2035, bien qu'il n'en soit jamais question directement dans le film, le scénario et certains documents promotionnels révèlent cette date. 

Willis en deuxième choix

 

Pour Bruce Willis, Terry Gilliam a donné à une série de photos de l'acteur avec des attitudes à ne pas utiliser pendant le film, y compris son regard bleu acier fixant la caméra. De plus, l'acteur a accepté un salaire inférieur à celui auquel son statut de star lui aurait normalement donné droit, en partie à cause des restrictions budgétaires du film, mais surtout parce qu'il voulait absolument travailler avec Terry Gilliam. En fait, Bruce a même fait le film gratuitement, ce n'est qu'après la sortie du film qu'il a été payé.

Globalement, la plupart des acteurs ont accepté une réduction de salaire pour avoir la chance de travailler avec Terry Gilliam.

  

Le réalisateur avait rencontré l'acteur pour la première fois lors du casting de son film Fisher King - Le roi pêcheur (1991), où finalement ce fut Jeff Bridges qui fut choisi pour le rôle...

Ayant été impressionné par la sensibilité de Willis dans la scène de Piège de cristal (1988) où McClane (Willis) parle de sa femme tout en s'arrachant du verre des pieds, le réalisateur a découvert que cette scène avait été improvisée par l'acteur. Gilliam s'en est souvenu et a été convaincu de l'engager dans ce film alors que son choix initial pour le rôle principal était Jeff Bridges, mais le studio voulait une plus grande star, et il a finalement choisi Bruce Willis

Gilliam déclarait à ce propos : "Le studio était obnubilé par les chiffres lors du week-end de sortie et l'arrivée de Bruce Willis était une garantie pour eux". Le film rapporta 14 millions de dollars le premier week-end, soit presque la moitié du budget du film !

Brad Pitt délirant

 

Brad Pitt joue le rôle de Jeffrey Goines, un personnage excentrique et dérangé, patient dans un hôpital psychiatrique et fils d'un virologue renommé. Il devient une figure centrale dans l'intrigue lorsqu'il est soupçonné d'être impliqué dans la libération d'un virus mortel qui décime une grande partie de l'humanité. Le rôle fut un temps envisagé pour Johnny Depp, ce fut Pitt qui fut finalement choisi.

Le réalisateur Terry Gilliam craignait pourtant que Brad Pitt ne soit pas capable de tenir un discours nerveux et rapide. Il l'a envoyé voir un professeur de rhétorique, mais en fin de compte, il a lui a simplement interdit les cigarettes durant le tournage, et Pitt a joué le rôle exactement comme le réalisateur le souhaitait. L'acteur portait aussi des lentilles de contact peintes pour obtenir l'effet de regard d'un fou dans le film. 

 

Brad Pitt a été engagé pour ce film pour un salaire relativement modeste, alors qu'il était encore un acteur en devenir. Cependant, au moment de la sortie du film, Entretien avec un vampire (1994), Légendes d'automne (1994) et Seven (1995) étaient sortis, faisant de Pitt un acteur au salaire beaucoup plus élevé. Pour préparer son rôle, l'acteur passe quelques semaines dans le service psychiatrique de l'hôpital de l'Université Temple de Philadelphie...

Sa performance a été largement saluée par la critique et a marqué un tournant dans sa carrière, lui permettant de démontrer sa capacité à jouer des rôles complexes et nuancés. Brad Pitt a été récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle et a été nommé à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation magistrale de Jeffrey Goines...

Ses succès commerciaux récents en font une star montante qui participe au succès commercial du film.  

Madeleine Stowe

 

Madeleine Stowe qui interprète la psychiatre Kathryn Railly, était déjà connue du réalisateur sur le casting de l'adaptation du Conte de deux cités, projet finalement abandonné par Gilliam. Selon lui, « elle a cette incroyable beauté éthérée, et elle est incroyablement intelligente ; ces deux choses viennent très facilement avec elle, et le film a besoin de ces éléments, car il doit être romantique. Elle apporte de la stabilité au film, elle est « l'ancre » au milieu de toute cette folie, j'ai longuement discuté avec elle pendant le tournage, comme un patient avec sa psychiatre". 

Les scènes clés du film

 

"L'Armée des douze singes" (12 Monkeys), est un film complexe, voici huit scènes clés du film, qui jouent un rôle crucial dans l'intrique de ce thriller temporel devenu culte. Attention, cet article réserve des informations dévoilant une partie de l'intrigue ! 

La scène d'ouverture (2035) : Le film s'ouvre dans une prison d'un futur dystopique où la majorité de l'humanité a été décimée par un virus mortel. Les survivants vivent sous terre. Cette scène établit le contexte et détermine l'atmosphère cauchemardesque et oppressante du film.

James Cole (1990) : Cole est envoyé par erreur en 1990 au lieu de 1996. Il est interné dans un hôpital psychiatrique où il rencontre Jeffrey Goines, un patient avec des théories radicales sur la société et la science.

Le Message Vocal (1995) : Cole laisse un message vocal dans le passé depuis un téléphone de l'hôpital, détaillant le virus mortel. Ce message est intercepté par les scientifiques du futur, établissant un lien de communication temporelle.

Retour (2035) : Cole est ramené dans le futur où les scientifiques sont convaincus qu'il est délirant. Cependant, le message vocal prouve que ses affirmations sur le virus sont vraies.

La rencontre avec Kathryn Railly (1995) : Cole kidnappe le Dr. Railly (Madeleine Stowe), une psychiatre qu'il a rencontrée en 1990. Au fil du temps, elle commence à croire en sa mission.

La révélation des "Douze Singes" (1995) : Il est révélé que l'armée des douze singes, un groupe dirigé par Jeffrey Goines, est soupçonné d'être derrière la libération du virus.

Le véritable auteur de la propagation virale (1995)  : Dans un twist inattendu, il est révélé que le virus n'a pas été libéré par l'armée des douze singes, mais par un assistant du laboratoire de virologie, montrant un thème récurrent de fausses pistes et d'incertitudes.

La boucle temporelle (1995)  : La scène finale, où Cole est abattu devant l'aéroport alors qu'il tente d'empêcher la propagation du virus, se révèle être un événement que le jeune Cole avait lui-même observé au début du film, complétant ainsi une boucle temporelle.

Chacune de ces scènes contribue à la complexité narrative du film, mélangeant les éléments de science-fiction, de thriller, la réalité subjective et la causalité dans le voyage dans le temps, sur un fond d'histoire d'amour à travers les époques. 

Bruce Willis et Terry Gilliam durant le tournage

Réalisateur perfectionniste

 

Dans la scène où Cole se prélève du sang, on voit sur le mur l'ombre d'un hamster dans une roue de hamster. Alors que le tournage aurait dû être tournée en 5 minutes, il a pris une journée entière parce que le hamster ne voulait pas bouger. Terry Gilliam est tellement perfectionniste qu'il a insisté pour que même ce détail fonctionne comme prévu. Le réalisateur perfectionniste a été ensuite surnommé "The Hamster Factor" (le facteur hamster), comme le montre le documentaire sur les coulisses du film The Hamster Factor and Other Tales of Twelve Monkeys (1996), disponible sur le Blu-Ray distribué par l'Atelier d'Images.

 

Le tournage s'est déroulé par un temps hivernal du 8 février au 6 mai 1995, principalement en extérieurs à Baltimore et Philadelphie. Le réalisateur choisit cette ville car il déclarait : : « Tout dans Philadelphie - son architecture européenne désormais délabrée, sa pauvreté abjecte, ce design des lendemains de guerre - incarne la perte du rêve américain. Or j’ai tout de suite ressenti L’Armée des douze singes comme un film sur l’échec, la décomposition, la nostalgie.» 

 

Budget limité

 

Compte-tenu du budget limité, plusieurs scènes sont tournées dans des bâtiments désaffectés : la scène de l'interrogatoire et de la machine à remonter le temps est filmée dans la centrale électrique désaffectée de Westport, les scènes de l'asile d'aliénés dans l'Eastern State Penitentiary, une prison désaffectée de Philadelphie et pour la scènes de l'aéroport à l'aéroport international de Baltimore pour les extérieurs et au Pennsylvania Convention Center de Philadelphie pour les intérieurs, et la scène du cinéma au Senator Theatre de Baltimore.

 

Beaucoup d'éléments de décors sont créés au dernier moment, avec peu de moyens. Le décorateur de plateau Crispian Sallis se souvient "On récupérait des éléments trouvés dans la rue ou au marché aux puces et assemblés pour obtenir quelque chose d'original, il est vrai que le scénario de la scène tenait en deux lignes -Cole est poussé sur un chariot dans un tube en acier!"

 

 

Bien que le tournage soit émaillé de plusieurs incidents : la sphère visuelle futuriste aux écrans multiples à des soucis techniques et le réalisateur Terry Gilliam chute de cheval, le dépassement de délai n'est que d'une semaine.

La chaise du plagiat

 

L'artiste et architecte Lebbeus Woods a affirmé que la chaise,  utilisée dans le futur pour interroger James Cole sur ses investigations dans le passé, ressemblait beaucoup à son illustration datant de 1987 et interprétée "Neomechanical Tower (Upper) Chamber".  Un membre de l'équipe de production du film avait en effet décidé de baser l'un de ses décors sur l'illustration de Woods.

 

Woods a cependant déclaré qu'il était plus contrarié par l'interprétation de l'image par Gilliam que par son appropriation. Dans le film, la chaise est utilisée comme un instrument de torture et, bien qu'elle ait l'air quelque peu insidieuse, Woods voulait en fait que la pièce soit de nature ambiguë. Selon lui, il pouvait autant s'agir d'un siège de punition ou d'un siège d'autorité que l'endroit où le philosophe s'assoit pour réfléchir au monde devant son globe mécanique...

Finalement, le tribunal a décidé que le film devait retirer la séquence, mais Woods l'a laissée, satisfait de l'accord financier avec une somme de plus de 100 000 dollars !

La scène du film et l'illustration de Lebbeus Woods

Get off the Earth

 

Le titre et le logo du film s'inspirent du puzzle Get off the Earth créé par par l'illusionniste et inventeur américain Sam Loyd en 1898. Ce puzzle est un exemple classique de l'art de l'illusion et de la tromperie visuelle.

Le puzzle se présente sous la forme d'un cercle divisé en sections, avec des images de guerriers chinois imprimées dessus. L'objectif du puzzle est de faire pivoter une partie du cercle, ce qui semble faire disparaître un des guerriers, d'où le nom "Get Off the Earth" (Sortir de la Terre). Le défi est de comprendre comment et pourquoi un des guerriers semble disparaître lors de la rotation du disque.

L'illusion est créée par la façon dont les guerriers sont dessinés et positionnés, ainsi que par la manière dont leurs formes se chevauchent et interagissent lors de la rotation du disque.

Ce puzzle est un excellent exemple de la façon dont notre perception peut être trompée par des manipulations astucieuses des images et des formes. Il reste populaire parmi les amateurs de casse-têtes et d'illusions d'optique, et il est souvent étudié et apprécié pour sa simplicité ingénieuse et son impact visuel.

Au sujet du logo Terry Gilliam déclarait : "Ce qui est intéréssant c'est la monotonie de cette ronde éternelle, une ronde disciplinée. C'est ça l'humanité, un troupeau de singes. Sauf celui qui se libère, l'individu dangereux et destructeur". 

Le logo du film et le puzzle visuel Get Off the Earth

Partition musicale

 

La bande originale est composée, arrangée et dirigée par Paul Buckmaster, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre britannique. Il a travaillé avec Elton John, David Bowie et les Rolling Stones notamment. Le morceau de tango intitulé La Suite Punta del Este, du compositeur argentin Astor Piazzolla, est utilisée comme un fil conducteur tout au long du film. La chanson What a Wonderful World de Louis Armstrong est jouée à la radio dans la scène de la voiture et sert de générique final.

Le mythe de Cassandre

 

Dans l'une des scènes qui se déroule en 1996, le Dr Railly donne une conférence sur Cassandre, un personnage de la mythologie grecque qui avait le don de voir l'avenir, mais qui n'a jamais été cru.

 

La série télévisée

 

Le film sera décliné en série télévisée (12 Monkeys) produite par Syfy sur 4 saisons soit 47 épisodes de 45 minutes, créée par Terry Matalas et Travis Fickett et diffusée en France à partir du 20 Janvier 2015.

Aaron Stanford joue le rôle de James Cole et Amanda Schull celui du docteur Railly. 

BANDE-ANNONCES

PHOTOS

© Universal Pictures. All Rights Reserved.

AFFICHES

CITATIONS

Brad Pitt (Jeffrey Goines) : "Il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal, il n'y a que l'opinion populaire."

 

Voix off du film "La jetée" (1962) de Chris Marker qui reflète bien le lien entre les deux films :

« Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. La scène qui le troubla par sa violence, et dont il ne devait comprendre que beaucoup plus tard la signification, eut lieu sur la grande jetée d’Orly, quelques années avant le début de la Troisième Guerre Mondiale.

Jamais cet enfant, devenu adulte, n’oublia le visage de la jeune femme et la chute de l’homme dans le vide, au bout de la jetée.

Et c’est à cause de la netteté de ce souvenir qu’il fut choisi pour effectuer un voyage dans le passé. Choisi par ceux des survivants de la guerre nucléaire qui avaient trouvé refuge dans les sous-sols de Paris dévasté et en particulier par cet homme sans passion qui lui expliqua posément que la race humaine était maintenant condamnée, que l’espace lui était fermé, que la seule liaison possible avec les moyens de survie passait par le temps.

Tel était le but des expériences : projeter dans le temps des émissaires, appeler le passé et l’avenir au secours du présent. Et c’est ainsi que l’homme, au terme de longs et pénibles voyages, retrouva la femme et refit avec elle le chemin qui, autrefois, les avait menés vers l’amour. On l’envoya aussi vers l’avenir d’un univers pacifié où il fut invité à demeurer.

Mais il préféra revenir au monde de son enfance et à la femme aimée. Une fois sur la grande jetée d’Orly, dans ce chaud dimanche d’avant-guerre où il allait pouvoir demeurer, il pensa avec un peu de vertige que l’enfant qu’il avait été devait se trouver là aussi, à regarder les avions.

Mais il chercha d’abord le visage d’une femme, au bout de la jetée. Il courut vers elle. Et lorsqu’il reconnut l’homme qui l’avait suivi depuis le camp souterrain, il comprit qu’on ne s’évadait pas du Temps, et que cet instant qu’il lui avait été donné de voir enfant, et qui n’avait pas cessé de l’obséder, c’était celui de sa propre mort."


GENERIQUE

L'Armée des 12 singes  (Twelve Monkeys), Terry Gilliam, 1995, Etats-Unis.

Son : DTS-Stereo, DTS. Format d'image : 1.85.

Réalisateur : Terry Gilliam. Durée : 2h09.

Productions .Universal Pictures, Atlas Entertainment, Classico, Twelve Monkeys Productions.

Distribution France : UGC-Fox Distribution (UFD).

Producteurs : Charles Roven. Co-producteur : Lloyd Phillips.

Producteurs exécutifs : Robert Cavallo, Robert Kosberg, Gary Levinsohn.

Producteur associé : Mark Egerton, Kelley Smith-Wait.

Scénario : David Webb Peoples, Janet Peoples, inspiré du film "La Jetée" de Chris Marker.

Effets spéciaux (sociétés) : Peerless Camera Company, Mill Film, Cinesite.

Directeur de la photographie : Roger Pratt.

Montage : Mick Audsley.

Chef décorateur : Jeffrey Beecroft.

Direction artistiqueWilliam Ladd Skinner.

Décorateur plateau : Crispian Sallis.

Musique : Paul Buckmaster.

Costumes : Julie Weiss.

Casting : Margery Simkin.

Interprètes :  Bruce Willis (James Cole), Madeleine Stowe (Kathryn Railly), Brad Pitt (Jeffrey Goines), Joseph Melito (James Cole jeune), Christopher Plummer (Dr. Goines), Jon Seda (Jose), Michael Chance (Scarface), Vernon Campbell (Tiny), H. Michael Walls (Botaniste), Bob Adrian (Geologue), Simon Jones (Zoologue), 

Carol Florence (Astrophysicien / Jones), Bill Raymond (Microbiologiste), Ernest Abuba (Ingénieur), Irma St. Paule (Poète), Joey Perillo (Detective Franki), Bruce Kirkpatrick (Policier No. 1), Wilfred Williams (Policier No. 2), Rozwill Young (Billings), Brad Pitt (Jeffrey Goines), Nell Johnson (Infirmière), Frederick Strother (L.J. Washington)...

Date de sortie française : 28 Février 1996.

Date de sortie US5 janvier 1996  (Cinéma)

Budget estimé : 29 M$.

Recettes mondiales :brutes : 168M$.



PLUS SUR L'ARMEE DES 12 SINGES

BOUTIQUE SF-STORY

L'atelier d'Images propose une superbe édition avec un nouveau master haute définition en VF et V.O. sous-titrée et en 4K Bu-Ray.

Le master 4K est celui proposé pour l'édition américaine par Arrow Films, sur la base du négatif original 35mm, validé par le réalisateur. Le format du film de 1.85 est bien sur respecté. Les améliorations d'image sont notables notamment dans les scènes de la machine à remonter le temps où les multiples détails de décor sont parfaitement restitués. La scène des animaux du zoo en fuite dans Philadelphie est aussi magnifiée. 

En bonus, un making-of passionnant de près d'1h30 qui débute à la façon d'un sketch des Monty Python et où l'on apprend notamment que pour Terry Gilliam, L'armée des 12 singes est pour lui sont 7ème film et demi, car pour une fois il n'a pas été le scénariste et qu'il a été choisi comme réalisateur !

Détail de l'édition Blu-Ray :

Version remasterisée 4K - Son : DTS-HD Master Audio 5.1 Français et Anglais

- Commentaire audio de Terry Gilliam et Charles Roven (VO)

- "The Hamster Factor et autres histoires de Terry Gilliam et L'Armée des 12 singes" : making of (1996, 87'32", VOST)

- Bande-annonce d'époque remasterisée (2'10", VF)

- Bande-annonce 2023 (1'05", VF)

 

Contenu supplémentaire de la version avec boîtier métal SteelBook réversible numérotée à 1000 exemplaires :

- La Jetée, court métrage de Chris Marker ayant inspiré le film (28 min- HD)

- Master class de Terry Gilliam au London Film Festival (1996 – 24 min)

- Interview Exclusive de Terry Gilliam au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (2023 – 28 min)

- Un facsimilé du dossier de presse cinéma d’époque

- Une affiche recto/verso du film

 


CONNECTE AVEC


COMMENTAIRES

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.

*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).