Le romancier américain Howard Hallenbeck parcourt les routes d'Irlande avec sa femme et ses enfants afin d'étudier les sites religieux du pays. Au même moment, un fermier libère par erreur un démon très ancien, qui était retenu prisonnier par une énorme pierre. Celui-ci commence à semer la terreur dans la région et va croiser la route de la famille Hallenbeck.
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Un film d'horreur au coeur des années 80, inspirée de l'oeuvre du britannique Clive Barker (Hellraiser).
- Un monstre de la lande au maquillage peu convaincant.
Un goût Hammer
Rawhead Rex est le produit typique des films d'horreur de série B qui ont fleuri au cours des années 80. Il s'inscrit dans une lignée modernisée des anciens films de la Hammer avec son monstre dans la landaise brumeuse irlandaise. L'histoire puise dans le passé d'une communauté catholique qui va subir les attaques d'un monstre blasphématoire : la colonne en pierre que le fermier tente d'enlever de son champ symbolise cette opposition entre le puritanisme et la présence de ce monument phallique et païen que la bienséance veut éradiquer.
Le film débute ainsi sous les meilleurs auspices : on est bien dans les années 80 avec le Renault Espace traversant la campagne irlandaise conduite par un bon père de famille qui fume au volant en revenant sur la terre de ses ancêtres. L'arrivée d'un orage durant l'habituelle messe dominicale conjointement lié à l'apparition du monstre et à l'arrivée du romancier dans le village sont le prétexte de scènes d'actions dans un montage alternant les points de vue de chaque protagoniste (journaliste/bedeau de l'église/monstre).
Cela aurait pu être suffisant pour donner un film de monstres sympathique. C'était sans compter sur la pauvreté des effets spéciaux et le manque de crédibilité du monstre au facial congestionné et inexpressif, la faute à un budget suffisant. Pire le masque de la créature est bien visible sur plusieurs plans et ses yeux rouges clignotants peu impressionnants. Alors, même si le réalisateur George Pavlou use et abuse des plans en caméra subjective, il doit bien se faire une raison : il faudra montrer la bête à un moment ou à un autre !
S'en suit une enquête policière suivis par une meute de journalistes plus doués les uns que les autres : la palme à la question posée par l'un d'eux à l'inspecteur : "Alors inspecteur, animal, végétal ou minéral ?"
Rawhead Rex sèmera les morts dans la lande irlandaise jusqu'à attaquer un camping , et franchira le Rubicon en s'en prenant même à des enfants... une scène rarement vue au cinéma. Tout comme le baptême urinaire du bedeau par le monstre ! Heureusement, la famille et une relique païenne seront les seuls remparts au défouloir du monstre de la lande dans une scène finale avec effets spéciaux qui piquent un peu les yeux. On comprend le désarroi de Clive Barker même si à plusieurs reprises le film prend des chemins de traverse moins consensuels devant une curiosité du film de monstre des années 80. Enfin, contrairement à ce que la fin laisse penser, Rawhead Rex reste pour l'instant confiné en terre irlandaise...
Au coeur de la lande irlandaise
L'écrivain Howard Hallenbeck passe ses vacances dans la campagne irlandaise avec sa femme Elaine et leurs deux enfants, à faire des recherches sur les légendes et les mythes néolithiques pour son prochain livre. Au même moment qu'il arrivent dans le paisible village de Rathmone, un fermier essaie d'enlever une vieille colonne en pierre dans son le champ et libère accidentellement le dieu païen maléfique Rawhead Rex qui commence une série de crimes dans le village où Howard et sa famille sont hébergés...
L'histoire suit ensuite l'enquête de la Police qui traque le monstre ancien, Rawhead Rex, réveillé accidentellement. Ce dernier sèmera la terreur, tandis que le romancier historien essaiera de comprendre les origines et les faiblesses de la créature...
Rawhead Rex réalisé par le britannique George Pavlou et écrit par Clive Barker lui-même, est une adaptation libre de l'un de ses récits issu de son recueil Books of Blood. Les deux hommes avaient déjà collaboré ensemble pour le très oubliable Transmutations/Underworld (1985), juste un an auparavant. On peut apercevoir un extrait du film dans Rawhead Rex, dans la scène du camp de caravanes où le film est diffusé à la télévision. George Pavlou ne réalisera qu'un autre film d'horreur en 1993 : Little Devils: The Birth.
En France, le film n'a pas bénéficié d'une sortie en salles, mais est apparu directement en vidéo en 1987 chez Vestron Video International, faisant les beaux jours des vidéoclubs. Le film a été réédité en DVD en 2003 par le magazine Mad Movies.
Renié par Clive Barker
L'auteur du roman court qui a inspiré le film, Clive Barker, a détesté cette adaptation qui restera unique. Bien qu'il ait écrit le scénario et que le film soit en grande partie fidèle à l'histoire originale, il était très mécontent de certains acteurs et sur l'aspect final du monstre de Rawhead Rex, car il voulait que le monstre ressemble à un phallus géant ! Dans l'histoire originale de Clive Barker, Rawhead Rex était un démon de plus de deux mètres soixante dix avec un visage ressemblant à de la viande crue, d'où le nom Rawhead. Le roman avait aussi une connotation plus sexuelle édulcorée dans le film sauf dans une scène où le monstre pisse visiblement sur le bedeau dans le cimetière comme pour le baptiser ! Cette insatisfaction le poussera à la réalisation quelques mois plus tard avec Hellraiser : Le Pacte (1987)
Un monstre en latex
Le peu convaincant monstre du film est porté par Heinrich Von Schellendorf. Il n'avait que 19 ans au moment du tournage et mesurait 2,11m, c'est le seul film dans lequel il a tourné. Dans l'interview Call Me Rawhead (2017), il évoquait le costume réalisé par l'équipe des effets spéciaux. Ils n'avaient eu que quatre semaines pour fabriquer le costume de Rawhead Rex, et il a été réalisé en une seule pièce avec une peau en latex.
Heinrich von Schellendorf s'est entraîné pendant deux mois afin de se mettre en forme pour jouer le monstre, et il a fallait deux heures chaque jour pour enfiler dans le costume !
Dans plusieurs scènes, le masque du monstre est assez évident : le masque se soulève entre l'encolure et l'épaule notamment dans la scène de l'attaque du camping juste après l'explosion d'une bouteille de propane et l'attaque de Rawhead sur l'homme qui a tiré.
Habituée des films d'horreur
Kelly Piper, qui incarne l'épouse du journaliste, a été découverte dans un autre film d'horreur : Maniac (1980) de William Lustig, où elle jouait le rôle de la jeune infirmière.
Voici les trois moments clés du film Rawhead Rex (attention spoilers) :
© Tous droits réservés
Un journaliste : "Alors inspecteur, animal, végétal ou minéral ?"
L'inspecteur : -Pas de réponse-
Un journaliste : "Y a-t-il des liens entre les meurtres ?"
L'inspecteur : "Oui. Ils sont tous morts."
Rawhead Rex (Id.), George Pavlou, 1986, Royaume-Uni / Irlande / Union soviétique / États-Unis
Autres titres : Rawhead Rex, le monstre de la lande.
Son : Dolby, Dolby Digital. Format d'image : 1.85
Réalisateur : George Pavlou. Durée : 1h29.
Productions : Alpine Pictures, Green Man Productions, Paradise Group.
Distribution France : René Chateau Productions.
Producteur : Kevin Attew, Don Hawkins.
Producteurs exécutifs : Al Burgess, Paul Gwynn.
Co-producteur : David Collins.
Scénario : Clive Barker.
Directeur de la photographie : John Metcalfe.
Montage : Andy Horvitch.
Direction artistique : Len Huntingford.
Musique : Colin Towns.
Casting : Diane Dimeo, Michael McLean (USA), Nuala Moiselle (Grande-Bretagne).
Maquillages : Rosie Blackmore, Anne Dunne, Fiona Kemp.
Costumes : Consolata Boyle.
Interprètes : David Dukes (Howard Hallenbeck), Kelly Piper (Elaine Hallenbeck), Hugh O'Conor (Robbie Hallenbeck), Cora Venus (Lunny), Minty Hallenbeck (Cora Lunny), Ronan Wilmot (Declan O'Brien), Niall Toibin (Reverend Coot), Niall O'Brien (l'inspecteur Isaac Gissing), Heinrich von Schellendorf (Rawhead Rex), Donal McCann (Tom Garron), Eleanor Feely (Jenny Nicholson)...
Date de sortie française : sorti uniquement en vidéo en 1988.
Date de sortie Royaume-Uni : 14 mars 1986.
Budget estimé : 1 ,5M £GB.
Rimini éditions propose, comme tous les titres sa collection Angoisse, une édition collector limitée avec un Master HD du film dans un Boîtier Digipack 3 volets avec étui (BD-50, DVD-9 Digipack) contenant :
- le DVD du film (87')
- le livret "Sa majesté le monstre" rédigé par Marc Toullec (24 pages).
- Le Blu-Ray (détaillé ci-dessous)
Le Blu-Ray est présenté avec un menu animé (0'43") présentant quelques scènes clé du film.
Contenu :
- Film : (89'41"), dans une belle restauration annoncée en 4K, avec une bonne netteté même si la pellicule d'origine possède un grain marqué. Les scènes nocturnes sont bien rendues.
- Versions : le film est disponible en VF (Dolby 2.0)et V0 (Anglais, Dolby Stereo 2.0 ).
- Chapitres : au nombre de 12, présentés sur un l'un des vitraux de l'église du film du plus bel effet, en vignettes animées.
- Film-annonce originale (0'59")
A noter qu'il n'y a pas de suppléments contrairement à la version anglaise de chez Arrow parue en 2018 qui comportait notamment plusieurs interviews de l'équipe technique.
Date de sortie : 15 Novembre 2024.
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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