DOWNSIZING (2017)

Pour lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le "downsizing".

Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie.

Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek et sa femme à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha dans le Nebraska, pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours.

Downsizing est un film déconcertant: n'attendez pas d'effets spéciaux outranciers ou de scènes où l'homme miniaturisé serait attaqué par des insectes géants comme dans l'Homme qui rétrécit ou Chéri, j'ai rétréci les gosse , ici c'est un prétexte servant à dénoncer notre société de consommation, les choix de vie d'un homme...

Le propos d’Alexander Payne est, de prime abord, assez déroutant par les thèmes abordés et la direction que prend le film dans sa seconde partie. Donwsizing brasse de nombreux sujets comme l’écologie, la gestion des déchets, la société de consommation et le besoin de richesse, l’absolue nécessité des classes sociales (même à Loisirville il faut des femmes de ménage !), la place de l’homme dans la société. Tout cela forme un tout cohérent et indissociable qui prend de revers le spectateur par rapport au concept de miniaturisation du départ et des opportunités qu’il semblait augurer. 

Les incidences du rapport à l’échelle grand/petit ne sont pas ici le sujet malgré des trucages excellents. Dans cette société miniaturisée, l’homme a recréé un monde à l’identique, avec les mêmes besoins (Paul Safranek doit retrouver du travail) et les mêmes erreurs (les classes sociales).

Fable sur l’avenir du genre humain (la scène du groupe d’individus rassemblé pour observer leur denier coucher de soleil sublime), Downsizing souffre pourtant d’une démonstration un peu trop appuyée de cette dualité entre notre société consumériste et les relations humaines dans une deuxième partie beaucoup trop longue. La naissance du couple Matt Damon (Paul Safranek),  Hong Chau (Ngoc Lan Tran) ne fonctionne pas et le doublage français de Hong Chau apporte une dimension comique malvenue.

Un essai sociologique de science-fiction pas totalement abouti.

Alexandre Payne s'est déjà forgé une solide réputation comme réalisateur de Monsieur Schmidt, Sideways ou encore The Descendants et Nebraska.

Avec Downsizing, un films de SF dystopique, qui n'est pas sans rappeler l'univers décalé de Spike Jonze et Michel Gondry. 

Dans un futur proche, afin de lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le ‘downsizing’. Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie.

Il s'agit de la cinquième collaboration d'écriture  entre Alexander Payne et Jim Taylor, après Citizen Ruth (1996), Election (1999), About Schmidt (2002) et Sideways (2004). C'est aussi la deuxième collaboration entre Matt Damon et Kristen Wiig après Seul sur Mars (2015).  

Tournage

La pré-production du film a débuté en 2009, mais Alexander Payne a décidé de mettre le projet en veilleuse pour se concentrer sur The Descendants, puis sur Nebraska.

Une partie du tournage a eu lieu sur dans les iles Lofoten, en Norvège. L'équipe a loué un bateau-hôtel, le Edda Fides, pour loger les 160 personnes travaillant sur le film. 

Le spécialiste des effets visuels James E. Price  a récemment signé les effets visuels de Robocop, Pacific Rim et Australia. Très tôt passionné par les effets visuels, il s’amusait à construire des maquettes et à les filmer avec la caméra super 8 de son père. Il découvrira ensuite l’infographie et entame sa carrière professionnelle chez Industrial Light & Magic et collabore au sein de plusieurs studios réputés comme Boss Film Studios, Cinesite, VIFX, et DreamQuest Images.

Depuis 2001, il est superviseur effets visuels et réalisateur 2ème équipe indépendant. Il a collaboré à de nombreux films come La machine à explorer le temps, L'homme bicentenaire, Waterworld pour ne citer que les films SF. Il enseigne aussi les effets visuels à l'University of Southern California et il est membre de l’Academy of Motion Picture Arts & Sciences,

de la Visual Effects Society, et de la Director’s Guild of America. 

Le réalisateur Alexander Payne considère en effet que le superviseur effets visuels James Price a joué un rôle déterminant dans la fabrication du film. Il l’a d’ailleurs consulté « en permanence... Grâce à lui , j’ai même pu oublier qu’il y avait des effets et j’ai eu le sentiment de réaliser un film traditionnel».

Le supervieseur des effets spéciaux a du insuffler  du réalisme dans les images, en dépit de la dimension de science-fiction du film. « Downsizing s’inspire de la réalité, si bien qu’il était fondamental que les

effets visuels soient crédibles », déclare le réalisateur.

De vraies photos et d’authentiques techniques de photographie ont été utilisées afin que les images soient ancrées dans la réalité, puis elles ont ensuite été transformées en infographie.

Ce parti-pris est visible dès le début du film dans la scène où le docteur Asbjørnsen et ses confrères se présentent devant leurs pairs sous forme réduite, prouvant ainsi que le dispositif du downsizing fonctionne. 

"On a d’abord tourné tous nos arrière-plans en plateau, puis les éléments de décors et les accessoires des personnages rétrécis sur un fond vert », explique Price. « En intégrant les images tournées sur fond vert à celles filmées en plateau, on a le sentiment que les personnages rétrécis sont dans un plan à échelle normale. Outre les techniques traditionnelles, nous avons eu recours au numérique, et notamment à des imprimantes 3D pour confectionner des poupées de 12 cm, qui nous ont servi de doublures, et à un logiciel nous permettant de mesurer précisément les angles de prises de vue adaptées à ces poupées et aux acteurs de taille normale présents dans le plan. C’est ainsi qu’on est à même de connaître leur champ de vision et que les acteurs filmés sur fond vert peuvent s’y intégrer parfaitement par la suite ».

La démarche était, encore une fois, très simple : « Il s’agissait de faire en sorte que les effets visuels et l’intrigue soient ancrés dans la réalité », reprend-il. « C’est pour cette raison qu’on tenait à filmer nos comédiens sur fond vert et à ne pas avoir recours à des personnages infographiques, sauf en cas d’absolue nécessité ». Payne a évité les effets infographiques car il souhaitait obtenir des effets visuels « aussi proches de la réalité que possible. Notre objectif était de leur donner une allure tellement banale  

qu’on en oublie qu’il s’agit d’effets visuels ».

Downsizing (id.), 2017, Alexander Payne, Etats-Unis.

Réalisateur :  Alexander Payne

Scénario : Alexander Payne, Jim Taylor.

Durée : 2h15. Son : Dolby. Ratio d'image : 2.39.

Productions : Paramount Pictures, Ad Hominem Enterprises, Annapurna Pictures.

Distribution : Paramount Pictures.

Producteurs : Jim Burke, Mark Johnson, Megan Ellison, Alexander Payne, Jim Taylor.

Producteurs associés : Tracy Boyd, Anna Musso.

Producteurs exécutifs : Diana Pokorny. Co-producteur : Leifur B. Dagfinnsson, Per Henry Borch

Effets visuels : Framestore, Halon Entertainment, Industrial Light & Magic (ILM), Lidar Guys, Lola Visual Effects, Rodeo FX.

Directeur de la photographie : Phedon Papamichael.

Montage : Kevin Tent.

Décors : Stefania Cella.

Décorateur plateau : Patricia Larman, Karen Manthey, Odetta Stoddard.

Direction artistique : Jørgen Stangebye Larsen, Karl J. Martin, Doug J. Meerdink, Kimberley Zaharko.

Musique : Rolfe Kent.

Interprètes : Matt Damon (Paul Safranek), Christoph Waltz (Dusan Mirkovic), Hong Chau (Ngoc Lan Tran), Kristen Wiig (Audrey Safranek), Rolf Lassgård (Dr. Jorgen Asbjørnsen), Ingjerd Egeberg (Anne-Helene Asbjørnsen), Udo Kier (Konrad), Søren Pilmark (Dr. Andreas Jacobsen), Jayne Houdyshell (La mère de Paul), Jason Sudeikis (Dave Johnson), Maribeth Monroe (Carol Johnson).

Dates de sortie : 10 janvier 2018 (France) - 22 Decembre 2017 (USA)