En 2085, la Terre n’est plus qu’un immense désert. Les derniers survivants se rejoignent à Athènes, appelés par un ultime espoir…
Et si l’Humanité parvenait à trouver la plénitude alors même que tout s’écroule et qu’elle est condamnée ?
L’histoire étonnante de la fin du monde, vécue de manière tendre et joyeuse, par les cinq derniers êtres humains.
POINTS POSITIFS ET NEGATIFS
+ Un film en écho à la crise sanitaire actuelle et aux désastres échologiques
- Jonathan Nossiter trop démonstratif ?
En écho à nos crises actuelles
Last Words est d'abord un formidable écho à la crise sanitaire actuelle et à nos désastres écologiques, menaçants pour toutes les espèces, sans pour autant perdre le courage d’être tendres, joyeux, d’être ensemble pour se raconter de nouvelles histoires...
La narration suit le dernier homme sur Terre, en 2086 : un jeune Africain incarné par Kalipha Touray, qui n'est pas un acteur mais un réfugié gambien de 16 ans, qui a déjà vécu une réelle fin du monde dans son pays.
Aux côtés de l’acteur légendaire, Nick Nolte, qui joue un ex-réalisateur de film à la gloire passée, les personnages redécouvrent le cinéma. Et la joie d’être en vie. La joie d’être ensemble (après une longue solitude forcée), la joie de la culture (après tant de barbarie), la joie de la beauté (après beaucoup trop de laideur).
Ils redécouvrent, par-dessus tout, le besoin de témoigner. Parce qu’à la fin
du monde, tout importe. Comme la dernière grossesse sur Terre, portée par la vénérable Charlotte Rampling, jouant une femme originaire des pays baltes, au passé comme au futur inconnus. Mais également comme
les actes héroïques - ou complètement délirants - du médecin polonais,
joué par Stellan Skarsgård.
Les personnages de Kalipha et Nick emmènent avec eux, lors de leur voyage épique vers Athènes, le dernier projecteur encore fonctionnel au monde - pour partager la joie du cinéma - et les dernières pièces, pour fabriquer la dernière caméra et réaliser le dernier film home-made témoignant des derniers actes de l’espèce humaine.
À Athènes, ils trouvent également le jardin-laboratoire de l'agricultrice interprétée par Alba Rohrwacher, cherchant à redonner vie à la nature pour sauver l’humanité, avant que tous périssent, victimes d’un virus respiratoire. Une science-fiction post-apocalyptique ou un aperçu d’une dernière chance pour l’humanité aujourd’hui ?
Jonathan Nossiter, cinéaste et agriculteur
Le dernier film de Jonathan Nossiter, Résistance naturelle était un documentaire sur les vignerons italiens sorti de manière confidentielle en 2014. L'auteur de Mondovino était devenu agriculteur près du lac volcanique de Bolsena, entre Florence et Rome, cultivant des légumes en permaculture et travaillant sur un projet de musée des semences anciennes!
Dans le même temps, il s’attelait à cette odyssée des derniers temps, qu’il a achevé après six années de travail et de tournage à Bologne, en Italie du
Sud et au Maroc, assurément son film le plus ambitieux, librement inspiré
d’un livre de Santiago Amigorena et étrangement optimiste.
Pourtant le film raconte la fin de l'humanité victime d'un virus mais comme l'indique le réalisateur : "...ce n’est qu’un symptôme. Il a été porté par le constat du déclin de la culture et du déclin de l’agriculture, qui sont pour moi intimement liés et sont à l’avant-garde devant tous les maux écologiques et les menaces qui pèsent sur la survie de l’espèce humaine.
Je viens de terminer le film et je n’ai pas de réflexion sur ce qu’il est, mais je sais d’où il vient : d’un amour profond pour la terre cultivée et pour le cinéma, pour son histoire, et d’une tristesse de constater à quel point le cinéma n’occupe plus de place dans l’agora. Il est sous respirateur depuis longtemps !"
Des films dans le film
Plisseurs autres films sont visibles dans Last Words, on peut voir des images de Tarzan l'homme singe de W.S Van Dyke (1932), Bestia d'Aleksander Hertz
(1917), Andreï Roublev d'A. Tarkovskij (1966), Sherlock Jr. de Buster Keaton (1924), Metropolis de Fritz Lang (1927), Les voyages de Sullivan de Preston Sturges (1941), Tampopo de Jûzô Itami (1985), Larmes de joie de Mario Monicelli (1960), L'arroseur arrosé de Louis Lumière (1895), Un chien andalou de Luis Buñuel (1929), L'homme à la caméra de Dziga Vertov (1929), Monty Python, le sens de la vie de Terry Jones, Terry Gilliam (1983), Le squelette joyeux (1898), Chitty Chitty Bang Bang de Ken Hughes (1968), et même un extrait de Speedy Gonzales.
Tournage dans des ruines grecques
Une partie du tournage du film s'est déroulé dans les ruines grecques de Paestrum, au sud de Naples, dans le Cilento, un des endroits les plus magiques de l’Italie. Le site archéologique est dirigé par, Gabriel Zuchtriegel, un jeune Allemand complètement investi dans la vitalité présente du passé, aussi bien que dans la culture régionale. Le parc a été ouvert pour que le tournage soit réalisé au milieu des temples de façon
extraordinairement libre. Jonathan Nossiter déclare :"Une scène
me touche particulièrement, quand le personnage porté par Alba Rohrwacher essaie de faire vivre un jardin au milieu des ruines d’un temple grec, de faire pousser des plantes qui seraient comestibles. Il se trouve qu’Alba a grandi à trois kilomètres de ma ferme, avec un père apiculteur. C’est grâce à elle que j’habite ici. Sa soeur cinéaste, Alice, a raconté leur histoire familiale dans Les Merveilles en 2014. La façon qu’a le personnage d’Alba d’embrasser une semence, de la mettre en terre comme un geste sacré, dans l’espoir que cette semence puisse engendrer de la vie, c’est le fruit du rapport profond de la comédienne avec la nature. Son rapport à cette semence, c’est une histoire d’amour qui me donne un peu d’espoir,
alors qu’on ne devrait pas en avoir."
Copyright Jonathan Nossiter/Jour2Fete (2020)
Last Words (id.), 2020, Jonathan Nossiter, Italie/France.
Réalisateur : Jonathan Nossiter
Durée : 2h06.
Productions : Les Films d'Ici (co-production), Paprika Films (co-production),
Stemal Entertainment, Les Films du Rat, Rai Cinema, Sagax Entertainment.
Distribution France : Jour2Fête.
Producteurs : Santiago Amigorena, Laurent Baujard, Gian Luca Gargano, Serge Lalou, Jonathan Nossiter.
Producteurs exécutifs : Donatella Palermo.
Producteurs délégués : Simone Bachini, Marco Serrecchia.
Scénario : Jonathan Nossiter d'après le roman de Santiago Amigorena "Mes derniers mots".
Effets spéciaux (sociétés) :
Directeur de la photographie : Clarissa Cappellani
Montage : Jonathan Nossiter, Davide La Porta (associé).
Décorateurs de production : Cristina Bartoletti, Cristina Bartoletti.
Casting : Maurilio Mangano.
Décorateur plateau : .
Maquillage : Jacques-Olivier Molon.
Interprètes : Nick Nolte (Shakespeare), Kalipha Touray (L'homme sans nom), Charlotte Rampling (Batlk), Alba Rohrwacher (Dima), Stellan Skarsgård, Silvia Calderoni (Anna), Maryam d'Abo...
Date de sortie française : 17 Octobre 2020.
Budget estimé : NC.
*Le hors-champ est la partie de la scène qui n'apparaît pas dans un plan d'un film parce qu'elle n'est pas interceptée par le champ de l'optique de la caméra que ce champ soit invariable (plan fixe), ou variable (plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom).
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